Suisse

Ada Marra annonce quitter la politique fédérale en 2023

12.12.2022 04h30

Ada Marra va quitter la politique fédérale l'an prochain

Le oui populaire sur la naturalisation facilitée pour la 3e génération compte parmi les victoires de la socialiste au cours de sa carrière au parlement (archives).

Photo: KEYSTONE/GAETAN BALLY

Ada Marra va quitter la politique fédérale l'an prochain. La conseillère nationale socialiste, qui aura passé 16 ans sous la Coupole, souhaite poursuivre son engagement militant en dehors de Berne.

'J'aurais fait seize ans, c'est suffisant', affirme lundi la Vaudoise dans les titres romands du groupe Tamedia. Elle a atteint le nombre limite de mandats fixé par son parti, mais elle aurait pu demander une dérogation, comme d'autres avant elle. 'Je pense que les gens en ont assez de voir ma bobine', estime-t-elle toutefois.

Durant sa carrière à Berne, Ada Marra dit avoir appris 'qu'on n'est qu'un individu dans un groupe, un collectif, mais que cet individu compte.' Comme conseillère nationale, elle affirme avoir 'essayé de faire émerger 'les angles morts' de la politique et de la société'.

Parmi ses victoires au Parlement, la Lausannoise mentionne l'aboutissement de la naturalisation facilitée pour la 3e génération validée par la population. Elle reconnaît avoir été 'touchée' par les félicitations après le vote, et notamment par des personnes étrangères qui n'étaient pas directement concernées. 'Mais symboliquement, ça leur apportait de la reconnaissance et c'est important dans une vie', note-t-elle.

Autre bon moment, Ada Marra dit avoir 'adoré' accompagner la fin du secret bancaire, alors qu'elle siégeait à la Commission de l'économie. 'C'était un énorme jeu de poker menteur. J'ai trouvé cela passionnant', raconte-t-elle.

'Proie dans une toile'

Parmi les mauvais souvenirs, la socialiste mentionne une surmédiatisation sur la question de l'asile, face notamment à l'UDC valaisan Oskar Freysinger. 'J'ai mis trop longtemps à comprendre que ces débats servaient les médias et le type de communication de l'époque mais qu'ils ne faisaient pas avancer les choses', remarque-t-elle. Et d'ajouter qu'elle avait été, face à son rival politique de l'époque, comme 'une proie dans une toile'.

Ada Marra revient aussi sur son échec dans la course au Conseil des Etats, en 2019, lorsqu'elle avait 'perdu' le siège socialiste face au PLR Olivier Français et à la Verte Adèle Thorens. 'Ce qui a été dur n'a pas été la défaite face au peuple, mais les confrontations au sein du parti', souligne-t-elle.

Dans l'interview accordée aux titres de Tamedia, la Vaudoise mentionne également le mouvement MeToo et la libération de la parole. 'Je fais partie des femmes arrivées à Berne alors que le Parlement était encore un monde d'hommes et de mains baladeuses. On en a supporté des trucs ici !', relève-t-elle, précisant que la situation a, aujourd'hui, 'complètement changé'.

Continuer de 'vibrer'

Hors Berne, Ada Marra rapporte deux 'fiertés' dans sa vie associative: sa participation à la création en 2015 du Répit, structure lausannoise d'accueil de nuit des sans-domiciles, et celle de l'Association vaudoise pour la sauvegarde des logements des personnes précarisées en 2020.

A 49 ans, Ada Marra veut désormais poursuivre cet 'engagement militant', mais hors de la politique. Elle affirme avoir 'une ou deux idées', mais sans vouloir en dire plus pour le moment.

'Il faudra que je trouve quelque chose qui me fasse autant vibrer que la passion de la politique, et qui me remplisse de sens pour les 15 prochaines années', conclut-elle.

/ATS