Suisse

Bernard Rappaz en grève de la faim pour ses filleuls

20.01.2022 11h31

Bernard Rappaz en grève de la faim pour ses filleuls

Bernard Rappaz le 22 mai 2012, lors de son arrivée au tribunal cantonal pour son procès en appel.

Photo: KEYSTONE/MAXIME SCHMID

Bernard Rappaz a entamé jeudi une grève de la faim. Il conteste une décision de l'Autorité de protection de l'enfant et de l'adulte (APEA) de Sion de placer trois enfants, dont deux sont ses filleuls. L'APEA ne fait aucun commentaire.

La fillette de 11 ans et les jumeaux de 24 mois sont placés en foyer et famille d'accueil depuis le 13 août dernier, indique dans un communiqué un comité d'action qui milite pour le retour des trois enfants. Selon le comité, le placement est 'injuste' et décidé à la suite d'un 'embrouillamini administratif'.

Bernard Rappaz, parrain des jumeaux, a décidé d'entamer une grève de la faim. Dans une vidéo postée sur Facebook, il indique se battre 'pour que cette famille ne soit pas détruite par l'Etat du Valais'.

Contactée par Keystone-ATS, la présidente de l'APEA de Sion, Karen Mailler, n'a pas souhaité s'exprimer: 'Nous ne faisons pas de commentaire sur les dossiers en cours'.

Le comité prévoit des sit-in devant l'APEA. Bernard Rappaz compte se peser 'chaque jour' et poster des vidéos sur le réseau social.

Coutumier des grèves de la faim

Bernard Rappaz est coutumier des grèves de la faim. L'une d'elles a particulièrement marqué les esprits et tenu en haleine médias et public. Le 20 mars 2010, le Valaisan avait cessé de se nourrir pour obtenir la révision du procès qui l'a condamné à cinq ans et huit mois de prison pour violation grave de la loi sur les stupéfiants et autres délits.

Après 40 jours de grève, l'homme était hospitalisé. Entre suspension de peine pour raison médicale, détention à domicile et retours en prison, un bras de fer s'est instauré entre le Conseil d'Etat valaisan qui prônait l'alimentation forcée et le détenu qui la refuse. L'affaire s'emballe et prend une dimension nationale.

Bernard Rappaz a cessé son mouvement le 24 décembre 2010, après 120 jours de grève de la faim et s'est tourne vers la Cour européenne des droits de l'homme. Celle-ci avait jugé le recours du Valaisan irrecevable en avril 2013.

/ATS