Berne: des milliers de manifestants en solidarité avec Gaza
Des milliers de manifestants venus de toutes les régions de Suisse ont afflué sur la place fédérale pour appeler le Conseil fédéral à s'engager pour Gaza.
Photo: KEYSTONE/PETER KLAUNZERPlus de 10'000 personnes - 20'000 selon les organisateurs - ont défilé bruyamment jusqu'à la Place fédérale via le centre-ville de Berne samedi après-midi en solidarité avec Gaza. Elles ont demandé au Conseil fédéral de s'engager en faveur d'un cessez-le-feu immédiat.
La manifestation autorisée s'est déroulée pacifiquement, même si un petit groupe a semé le trouble à plusieurs reprises, a constaté une journaliste de Keystone-ATS. Les manifestants, estimés à 10'000 selon cette dernière, sont venus de toutes les régions du pays. La Suisse romande était particulièrement bien représentée.
Une trentaine d'organisations, dont l'Union syndicale suisse (USS), Amnesty International, le PS, Les Vert-e-s et Campax, avaient appelé à manifester. Leur principale revendication était d'exiger du Conseil fédéral qu'il s'engage pour un cessez-le-feu immédiat, durable et surveillé à Gaza.
Cassis brocardé, Wermuth hué
'L'inaction est inacceptable et doit cesser immédiatement', affirmaient les organisateurs dans leur appel à manifester. Et la foule de rebondir dans ses slogans, clamés ou brandis sur des calicots, en mettant particulièrement en cause le ministre des affaires étrangères. 'Ignazio Cassis complice de génocide' ou 'Cassis criminel de guerre', pouvait-on notamment lire.
De nombreux orateurs ont également fait part de leur déception vis-à-vis du gouvernement sur la Place fédérale. 'J'en ai assez qu'on se cache derrière la neutralité', a déclaré le coprésident du PS Cédric Wermuth.
Un petit groupe a réagi à son intervention par des huées, qu'il a tenté d'atténuer en montrant sa compréhension. Le gouvernement de Benjamin Netanyahu est un gouvernement de criminels de guerre, a-t-il déclaré. 'Et c'est ainsi qu'il doit être traité'.
Ruth Dreifuss condamne
Les organisateurs ont appelé à plusieurs reprises au respect mutuel, notamment en ce qui concerne les banderoles. Jusqu'à l'ex-présidente de la Confédération Ruth Dreifuss, oratrice sur la Place fédérale elle-même interrompue par des cris perturbateurs. 'Vous n'irez nulle part comme ça', a répliqué la socialiste.
Un plus tard à l'émission Forum de la RTS, l'ex-conseillère fédérale a affirmé qu'on n'en pouvait plus 'de cette guerre, de ces massacres, de ces vies sacrifiées'. Elle attend du Conseil fédéral, qui en fait clairement trop peu, reconnaît-elle, 'une condamnation des crimes de guerre et contre l'humanité de part et d'autre. Mais en ce moment plus par Israël'.
La police en couverture
Contrairement à celle de fin mai, non autorisée, il n'y a pas eu d'incidents majeurs à l'occasion de cette manifestation qui avait reçu l'aval des autorités. Tout au plus la police, qui a procédé à des contrôles d'identité, a-t-elle relevé sur le réseau social X quelques dégâts matériels, notamment des tags le long de l'itinéraire du défilé.
La circulation a été bloquée à grande échelle samedi après-midi à Berne et la police était présente en permanence avec un dispositif bien visible. Elle a ainsi tiré les conséquences de la manifestation non autorisée de fin mai, qui avait dégénéré. Les forces d'intervention avaient alors fait usage de gaz lacrymogène, de balles en caoutchouc et d'un canon à eau contre les manifestants.
/ATS