Suisse

Berne doit encourager le dialogue entre les belligérants

20.08.2023 01h51

Berne doit encourager le dialogue entre les belligérants

La Suisse peut agir en coulisses, selon le diplomate Thomas Greminger (archives).

Photo: KEYSTONE/ANTHONY ANEX

La Suisse peut encourager discrètement le dialogue entre Moscou et Kiev, selon le diplomate Thomas Greminger. Il n'y a de stabilité en Europe qu'avec la Russie et non contre elle, déclare-t-il dimanche dans la NZZ am Sonntag.

La Suisse peut faire beaucoup en coulisses, poursuit Thomas Greminger, à la tête du Centre de politique de sécurité à Genève, principalement financé par la Confédération. La Suisse ne doit pas être une médiatrice officielle, selon lui. Les parties au conflit 'ne veulent pas de médiateurs de type classique'.

Le centre travaille sur la question du statut et des garanties de sécurité que l'Ukraine devrait avoir à l'avenir. 'Et nous avons veillé à ce que les deux parties en guerre soient informées de ces propositions', précise le diplomate. Celles-ci n'ont pour l'heure pas abouti à des résultats politiquement pertinents.

Pour la communauté internationale et pour la Suisse, il est avantageux que Berne reste neutre, dit-il encore. Et les interlocuteurs russes apprécieraient le site de Genève.

'Compromis'

La Suisse doit, à ses yeux, faire encore davantage dans l'humanitaire et la reconstruction de l'Ukraine. Elle devrait également se montrer plus généreuse dans l'accueil des réfugiés ukrainiens.

Une fin de guerre ne se dessine pas pour le moment, selon M. Greminger. 'Le scénario le plus probable est la poursuite d'une guerre longue et intense, comme celle que nous connaissons actuellement', dit-il, tout en s'inquiétant des coûts que cela implique. Un jour, ils seront trop élevés et il faudra un plan B.

Il envisage des 'possibilités théoriques de compromis', comme céder temporairement des territoires occupés à la Russie. Dès qu'un nouveau gouvernement russe serait au pouvoir, la restitution pourrait être négociée, affirme-t-il. Le conflit se résume finalement à une question, selon lui, à savoir si on préfère une guerre très longue et coûteuse ou une fin du conflit, peut-être insatisfaisante.

/ATS