Berne veut élargir les réserves obligatoires de médicaments
La situation est jugée "problématique" sur le front des médicaments (image d'illustration).
Photo: KEYSTONE/DPA/WALTRAUD GRUBITZSCHFace à la pénurie de médicaments, Berne veut élargir l'obligation de déclaration et les réserves obligatoires de ces produits. Les antiépileptiques et les médicaments contre la maladie de Parkinson devraient notamment être intégrés dans les réserves obligatoires.
Les médicaments contre les troubles psychiques doivent aussi en faire partie, a déclaré vendredi Christoph Amstutz, chef du domaine Produits thérapeutiques à l'Office fédéral pour l'approvisionnement économique du pays (OFAE), à la radio alémanique SRF. Si ces médicaments venaient à manquer, cela pourrait avoir de graves conséquences pour les patients, selon lui.
Cela fait plusieurs années déjà que l'on travaille sur cette thématique, a précisé M. Amstutz. 'Les listes de ce qui doit être intégré à l'obligation de déclaration ou aux réserves de médicaments sont prêtes' et seront déposées cette année.
Ce travail a eu lieu dans le cadre d'un processus régulier, ayant lieu tous les quatre ans, lors duquel les médicaments sont soumis à une réévaluation. En parallèle, l'OFAE, en collaboration avec l'Office fédéral de la santé publique (OFSP), est en train d'élaborer un plan de sécurité d'approvisionnement.
Difficultés inédites
C'est la première fois que l'approvisionnement en certains médicaments atteint un niveau problématique, selon M. Amstutz. Dans le passé, en cas de difficultés, on avait pu avoir recours aux réserves obligatoires ou trouver des substances alternatives.
Maintenant en revanche, certains antibiotiques oraux ne sont plus disponibles. Cela ne veut pas dire que des personnes vont en mourir, a rassuré M. Amstutz. Dans ces cas, on a recours à des substances actives gardées en réserves en cas de résistances.
C'est en particulier parmi les médicaments pédiatriques qu'il y a des manques, a-t-il poursuivi. C'est une problématique saisonnière liée à la vague de grippe et autres infections touchant les enfants. Toutefois, c'est aussi une répercussion de la pandémie, pendant laquelle l'utilisation d'antibiotiques a explosé.
Crise globale
Les raisons des difficultés d'approvisionnement viennent d'une part de problèmes sur les routes d'approvisionnement en provenance d'Asie ainsi que du confinement en Chine. La guerre en Ukraine joue aussi un rôle. La crise est mondiale.
A court terme, la taskforce de la Confédération est nécessaire. Mais il faut aussi trouver des solutions sur le moyen et long terme, selon M. Amstutz. L'autorité de surveillance des médicaments Swissmedic et les fabricants doivent pouvoir trouver des solutions créatives ou accélérer les voies juridiques. Les solutions doivent être coordonnées avec les autorités d'autorisation européennes.
Avec la fin du confinement en Chine et le retour à la normale sur les chaines d'approvisionnement, on peut espérer recevoir davantage de principes actifs. Selon M. Amstutz, la situation devrait rester problématique pendant deux à trois ans, sans passer au stade critique.
/ATS