Suisse

Cinq enfants décédés suite à de mauvais traitements en 2021

09.06.2022 09h45

Cinq enfants décédés suite à de mauvais traitements en 2021

Les cas de mauvais traitements contre des enfants ont augmenté de 4,1% l'an dernier (image d'illustration).

Photo: KEYSTONE/CHRISTOF SCHUERPF

Cinq enfants sont décédés l'an dernier dans les cliniques pédiatriques suisses des suites de mauvais traitements ou de négligence. C'est un de plus qu'en 2020. Deux enfants avaient moins d'un an, un autre entre un et deux ans.

Le nombre de victimes de mauvais traitements a augmenté durant la deuxième année de la pandémie de Covid-19. Les 20 cliniques ayant servi de base à l'évaluation ont signalé 1656 cas de maltraitance certaine ou présumée d'enfants ou d'adolescents. Par rapport à l'année précédente, cela représente une augmentation de 4,1%, indique jeudi la Société suisse de pédiatrie (pédiatrie suisse).

La maltraitance physique est le type de maltraitance le plus souvent enregistré. Pas moins de 492 cas ont été saisis l'an dernier. Cela représente toutefois une baisse de 29,7% par rapport à 2020, une année qui avait été marqué par une très forte augmentation (36,7%).

Les cas de négligence ont progressé de 29,3% (485 cas) et ceux de maltraitance psychique de 23,7% (392). Le nombre d'abus sexuels signalés a atteint 272, en hausse de 16,4%.

Taux de certitude élevé

Les diagnostics de maltraitance infantile sont fiables. Le taux de certitude atteint 62,3%, précise pédiatrie suisse. Il est le plus élevé dans les cas de maltraitance physique et psychique ainsi que de négligence. C'est dans les cas d'abus sexuels présumés ou de syndrome de Münchhausen par procuration que l'incertitude est la plus grande

Le rapport recense pour la première fois les maltraitances psychologiques dues au fait d'avoir été témoin de violences domestiques. Il s'est avéré que près de la moitié des cas de maltraitance psychique signalés étaient dus à ce facteur. La présence lors de violences domestiques peut avoir des conséquences aussi graves sur les enfants que la violence directe.

Les filles plus souvent visées

Les filles sont à nouveau prises en charge plus souvent que les garçons (55%, contre 44%). Les chiffres concernant cette différence entre les sexes sont presque constants depuis dix ans.

Les cas d'abus sexuels sont notamment six fois plus élevés chez les filles que chez les garçons. La part des abus psychiques a également continué d'augmenter chez les filles, alors que les abus physiques sont légèrement plus nombreux chez les garçons.

Très jeunes victimes

Le rapport confirme par ailleurs que les très jeunes enfants ont un risque élevé d'être victimes de maltraitance. Au moment du diagnostic, 330 enfants avaient moins d'un an (19,9%), 569 enfants moins de quatre ans (34,4%) et 711 enfants moins de six ans (42,9%).

Le nombre de cas non recensés devrait être élevé. En outre, ces jeunes enfants ne sont souvent pas encore soumis à un contrôle extérieur régulier.

Dans plus de trois quarts des cas (77,7%) la maltraitance a été commise par un membre de l'environnement familial et dans 13,1% par une connaissance. Les cas de maltraitance psychique et de négligence se produisent presque exclusivement dans le cadre intrafamilial.

Auteurs masculins

La majorité des abus sexuels ont été commis par des personnes appartenant au cercle de connaissances, mais un tiers des abus ont également été commis au sein de la famille.

Tous types de maltraitance confondus, les hommes seuls et les hommes et femmes ensemble (généralement le couple parental) sont plus souvent désignés comme auteurs des violences que les femmes seules.

Les abus sexuels sont toujours perpétrés par plus de 80% d'hommes seuls. De même, les abus physiques sont attribués en grande partie aux hommes. Dans près de la moitié des cas de maltraitance et de négligence psychologiques, les deux parents sont tenus pour responsables

En revanche, les femmes sont responsables de près des trois quarts des cas (suspects) de syndrome de Münchhausen par procuration et, en tant qu'auteur unique, de 40% de toutes les négligences.

Dans 58% des cas, les actes de maltraitance ont été commis par une seule personne. La part des jeunes délinquants est restée élevée, après avoir atteint 12,2% en 2020, son niveau le plus élevé. Les maltraitances physiques sont commises par des mineurs dans 20,7% des cas, les maltraitances sexuelles dans 26,6% des cas.

/ATS