Suisse

Députés suisses pour une meilleure coopération avec Taïwan

10.02.2023 11h15

Députés suisses pour une meilleure coopération avec Taïwan

Le conseiller national genevois Yves Nidegger (UDC) était du voyage à Taïwan.

Photo: KEYSTONE/SALVATORE DI NOLFI

La délégation de parlementaires suisses en visite à Taïwan a souligné au cours de son séjour la nécessité de mieux intégrer cette île au sein des principales organisations internationales, comme l'OMS. Elle a relevé aussi l''énorme potentiel' de Taïwan.

Officiellement, la Suisse - comme l'immense majorité des pays - ne reconnaît pas Taïwan en tant qu'Etat indépendant. Mais elle entretient des relations.

Lors de sa visite de cinq jours à Taïwan qui s'est achevée ce vendredi, la délégation helvétique a exprimé sa volonté d''approfondir la coopération avec Taïwan dans le domaine du commerce, de l'innovation, de la culture, des technologies, de la recherche et de l'éducation'. Elle a aussi affiché son 'soutien à la démocratie à Taïwan', indique dans un communiqué l'Intergroupe parlementaire Suisse - Taïwan. Cet Etat 'recèle un énorme potentiel' en matière de recherche et d'innovation, note l'Intergroupe.

La délégation était composée des conseillers nationaux Fabian Molina (PS/ZH), Nicolas Walder (Verts/GE), Yves Nidegger (UDC/GE), Mustafa Atici (PS/BS) et Léonore Porchet (Verts/VD). Elle a rencontré des représentants du gouvernement et du parlement de Taïwan ainsi que la présidente de ce territoire, Tsai Ing-wen.

'C'était un voyage à titre privé, qui n'engage pas la Suisse', a précisé à Keystone-ATS Yves Nidegger, qui rejette les reproches de certains membres de son parti selon lesquels il s'agirait d'une atteinte à la neutralité (sachant que la Chine, qui revendique Taïwan, s'était opposée à ce voyage).

'Ce voyage de sympathie a pour nous été l'occasion d'échanger des kilos de cartes de visite avec des personnalités sur place. Notre communauté d'affaires effectue des investissements considérables sur place. Il est toujours bon d'intensifier les relations, même si nous sommes divisés parmi la délégation entre ceux qui souhaitent les institutionnaliser et moi-même qui préfère privilégier les canaux privés.'

Rôle à jouer

Fabian Molina a profité du déplacement pour relever que 'les tensions persistantes entre la République populaire de Chine et Taïwan devaient être résolues par le dialogue'. Le parlementaire zurichois a noté que Taïwan avait manifesté 'un fort intérêt à entretenir des relations culturelles plus étroites avec la Suisse'. La Confédération, cependant, est très réticente à cet égard en raison de la situation politique en Chine.

En tant que membre non permanent du Conseil de sécurité de l'ONU, la Suisse aura une responsabilité particulière ces deux prochaines années afin de 'veiller à des échanges soutenus entre pays partageant les mêmes valeurs afin de renforcer les droits de l'homme', dans le contexte 'de la guerre d'agression contre l'Ukraine', poursuit le communiqué de la délégation.

Nicolas Walder s'est déclaré en faveur de l'établissement d'une 'coopération formelle' entre les parlements taïwanais et suisse, comme premier pas éventuel 'vers un accord de partenariat économique'.

Les deux pays, dont la superficie est assez similaire, ont plusieurs points communs, comme l'absence de matières premières, qui les oblige 'à collaborer avec les meilleurs en matière de recherche et d'éducation'.

/ATS