Suisse

Elisabeth Baume-Schneider au centre pour requérants de Boudry (NE)

24.04.2023 15h36

Elisabeth Baume-Schneider au centre pour requérants de Boudry (NE)

La conseillère fédérale Elisabeth Baume-Schneider a échangé de la situation autour du centre fédéral pour requérants d’asile de Boudry (NE) avec des représentants du canton, de la commune et des milieux associatifs.

Photo: KEYSTONE/GABRIEL MONNET

La conseillère fédérale Elisabeth Baume-Schneider a visité lundi le centre fédéral pour requérants d’asile de Boudry (NE), où la situation est jugée apaisée depuis six semaines. Les effectifs sont redescendus sous le plafond conventionnel, avec 419 personnes environ.

La ministre de justice et police a évoqué la situation tendue qui a régné autour du site avec les autorités et les milieux associatifs dans le cadre d'une table ronde. En début d'année, le centre a dénombré plus de 800 requérants d'asile, alors que la convention avec la Confédération prévoit une capacité maximale de 480 individus.

La Jurassienne a passé quelques heures sur le site de Perreux. 'Améliorer la sécurité constitue une nécessité, tout comme le problème de l'accompagnement', a-t-elle insisté, en relevant que le facteur humain restait central. Depuis début 2023, le nombre des emplois dédiés à l'encadrement est passé de 77 à 120.

Contexte apaisé

'La situation est apaisée depuis six semaines', a constaté devant la presse le vice-président du conseil communal de Boudry, Gilles de Reynier. Le canton de Neuchâtel, par la voix du conseiller d'Etat Alain Ribaux, en charge de la sécurité, a rappelé sa volonté de 'se mettre au service du pays', mais 'sans en subir seul le coût'.

La petite délinquance a connu deux vagues, avec un dernier pic en janvier et la suroccupation du site, sis à proximité de la localité de Boudry et ses 6000 habitants. 'Il faut nommer le problème, composer et travailler avec', a indiqué Alain Ribaux.

La Police neuchâteloise a accompli 1150 heures de présence depuis début 2023. Elle a procédé à trois opérations d'envergure, nécessitant la mobilisation de 30 policiers.

'Les vols impliquent une charge administrative considérable', a noté le conseiller d'Etat, évoquant les arrestations, les tribunaux et les détentions. 'Un jour de détention coûte 300 francs par jour', a-t-il précisé.

Question de densité

Sans compter l'insécurité ou le sentiment d'insécurité, jusque dans le centre de Neuchâtel. La densité, avec les 800 requérants momentanés et les 200 personnes de l'hébergement cantonal, ne correspond pas à la capacité des transports publics, a détaillé la conseillère d'Etat Florence Nater, charge de la cohésion sociale.

Le 9 mars, le Conseil d'Etat avait décidé, en lien avec le sentiment d'insécurité croissant autour du centre fédéral pour requérants d'asile, d'octroyer des moyens supplémentaires à la police, soit 5 postes en équivalent plein temps. La demande de mesures avait été formulée à fin février par le Grand Conseil.

Les députés avaient aussi exigé que les limites de capacité d'accueil des requérants d'asile dans le canton soient rigoureusement respectées. L'exécutif leur avait répondu que la Confédération devait mobiliser ses réserves stratégiques ailleurs en Suisse pour que le centre de Boudry revienne à 480 places.

S'imprégner du site

Ce dernier est par ailleurs le plus grand de Suisse, a rappelé Alain Ribaux. Mentionnant des 'discussions passionnantes', pour résumer sa visite boudrysane, Elisabeth Baume-Schneider a assuré avoir bien entendu les doléances neuchâteloises. La convention de base entre Confédération et canton devrait être adaptée d'ici à l'été.

La conseillère fédérale a souligné la nécessité de s'imprégner d'un tel site, d'un tel lieu de vie, pour en 'comprendre la dynamique dans et autour'. Tout en louant le fait que Neuchâtel 'joue la carte de la responsabilité', elle a salué l'ampleur d'un accueil 'remarquable', pour un canton de 180'000 habitants.

Outre le centre fédéral, le site de Perreux accueille un centre cantonal. Le canton de Neuchâtel doit en outre loger la quarantaine de mineurs non accompagnés qui y séjournent au centre d'hébergement de Couvet, histoire de leur offrir 'un cadre et un accompagnement adaptés à leur situation particulière'.

Les Ukrainiens, hébergés à Couvet, ont été transférés à l'hôtel de La Vue-des-Alpes. Interrogée sur les critiques exprimée lundi par la Commission nationale de prévention de la torture, qui a pointé des manquements dans l'encadrement des mineurs non accompagnés, Elisabeth Baume-Schneider a dit que les 'réponses qui s'imposent' seraient apportées.

/ATS