Suisse

Etude: Omicron ne poussera pas les hôpitaux à leurs limites

27.01.2022 11h32

Etude: Omicron ne poussera pas les hôpitaux à leurs limites

Les soins intensifs ne seront pas débordés en Suisse et en Allemagne si le taux de reproduction du variant Omicron reste en-dessous de 2 (photo symbolique).

Photo: KEYSTONE/GAETAN BALLY

Le variant Omicron du coronavirus ne poussera sans doute pas le système de santé à ses limites. Une étude de l'Empa et de chercheurs grisons et allemands confirme les observations faites jusque-là. Elle souligne la nécessité de protéger surtout les groupes à risque.

Les chercheurs ont exploré trois scénarios pour la période du 17 janvier à la fin mars, afin de vérifier si le variant dominant actuel est en mesure de pousser les hôpitaux suisses et allemands aux limites de leurs capacités. Le premier scénario se base d'un taux de reproduction du virus de 1,3, proche donc de la situation actuelle (1,21 en Suisse il y a onze jours).

Les deux autres, plus pessimistes, prennent en compte des taux de reproduction de 1,5 et de 1,8. Les chercheurs ont aussi pris en compte des facteurs d'âge et de statut vaccinal. Le résultat de leurs calculs permet un optimisme prudent, même dans le cas le plus défavorable: si le taux de reproduction des infections reste en-dessous de 2, la situation dans les soins intensifs n'atteindra guère des niveaux critiques.

Attention à la pénurie de personnel

L'étude n'a pas encore été vérifiée par des experts externes. Il apparaît toutefois clairement qu'Omicron n'est pas aussi dangereux pour la santé que le variant Delta du virus, même s'il est nettement plus contagieux, écrit le Laboratoire fédéral d'essai des matériaux et de recherche (Empa) jeudi sur son site en ligne.

Des risques subsistent cependant. Ainsi, le nombre élevé d'infections pourrait poser des problèmes de ressources en personnel dans les hôpitaux et pour les tests.

Nouvelles caractéristiques, nouveaux besoins

En outre, de plus en plus de patients hospitalisés pour une autre maladie sont également infectés au coronavirus. Ils sont traités dans les différents secteurs non-Covid des hôpitaux, sans évolution grave. Ce phénomène confirme la forte contagion d'Omicron, combinée avec sa faible dangerosité, ainsi que le fait que les personnes vaccinées trois fois sont protégées contre une évolution grave de la maladie.

Selon les chercheurs, il est donc temps d'adapter les mesures de protection contre le Covid-19. Les stratégies à mettre en place doivent être destinées spécifiquement aux différents groupes à risque, estime Ivan Lunati, chef du département 'Multiscale Studies in Building Physics' de l'Empa.

'Le principe des 2G (abréviation de 'accès aux personnes vaccinées ou guéries' en allemand) et des 3G ('vaccinés, guéris ou testés négatifs') suit déjà cette logique, précise Ivan Lunati à Keystone-ATS. 'Faire baisser le nombre de personnes infectées à zéro serait naïf', souligne-t-il.

Immunité croisée décisive

On ignore encore si les personnes infectées au variant Omicron sont immunes contre Delta. La réponse à cette question sera cruciale pour sortir de la pandémie, explique le chercheur. A l'inverse, les personnes infectées au variant Delta ne sont que faiblement protégées contre Omicron et ce, pour une durée encore inconnue, constate Ivan Lunati.

/ATS