Face à Trump et ses droits de douane, comment doit réagir la Suisse?
Les conseillers nationaux Nicolas Walder (Les Verts) et Vincent Maître (Le Centre) croisent le fer autour des droits de douane mis en place par l'administration Trump. Entre politique commerciale américaine et implications pour la Suisse, ils en débatent.
La politique protectionniste de Donald Trump, avec notamment la mise en place de droits de douane sur certains produits européens, continue de faire des vagues dans le monde entier, y compris en Suisse. Nos deux élus nationaux s’opposent sur les conséquences de cette stratégie et la manière d’y répondre.
«On ne peut pas simplement plier face à une logique commerciale agressive», affirme le conseiller national Vert Nicolas Walder. Pour lui, la Suisse doit renforcer sa souveraineté économique et diversifier ses partenariats. Il pointe aussi du doigt les effets délétères de ces mesures sur le commerce mondial: «Trump a mis le feu à un système déjà fragile», insiste-t-il.
«Le Conseil fédéral a tort d’annoncer qu’il ne prendra pas de mesure de rétorsion.» – Nicolas Walder
Le Genevois souligne l’importance de prévoir toute éventualité dans le cadre de négociations et tacle la stratégie de la Confédération: «Le Conseil fédéral a tort d’annoncer qu’il ne prendra pas de mesure de rétorsion».
Face à lui, l’élu du Centre Vincent Maître défend une posture plus conciliante. «Les États-Unis restent un partenaire commercial essentiel», rappelle-t-il. Pour le conseiller national, il faut privilégier le dialogue diplomatique et préserver les liens bilatéraux: «Ce n’est pas en ripostant frontalement que la Suisse y gagnera».
«Face à la première économie mondiale, croire que des mesures de rétorsion auraient le moindre impact c’est totalement illusoire.» – Vincent Maître
Vincent Maître perçoit Donald Trump comme un homme conditionné par les rapports de force et estime que la Suisse aurait tort de rentrer dans son jeu. «Face à la première économie mondiale, croire que des mesures de rétorsion auraient le moindre impact c’est totalement illusoire», résume l’élu.
Le débat a aussi porté sur la capacité de la Suisse à résister aux pressions internationales. Nicolas Walder évoque la nécessité d'une transition économique plus verte et plus locale, tandis que Vincent Maître préfère consolider les accords existants pour garantir un cadre stable aux entreprises.
Les deux hommes s’accordent sur un point: le retour du protectionnisme à grande échelle change mondialement la donne. Toutefois, leurs réponses politiques divergent. Le débat est certainement loin d’être clos.