Suisse

Fribourg veut une loi sur la protection de la population moderne

20.04.2023 10h29

Fribourg veut une loi sur la protection de la population moderne

La révision totale intègre tant les nouveautés introduites sur le plan fédéral que les retours d’expériences, effectuées lors d’événements majeurs, a dit le conseiller d'Etat fribourgeois Romain Collaud, en deuxième position depuis la droite.

Photo: Philippe Lebet - Keystone-ATS

Le Conseil d'Etat fribourgeois veut moderniser la loi cantonale sur la protection de la population (LProtPop). Le texte mis en consultation répond à la succession des crises et vise à s'adapter à l'évolution des structures organisationnelles des partenaires.

'Les crises et catastrophes n'ont pas manqué depuis 2018, année des premières réflexions touchant à la révision', a dit jeudi à Fribourg le conseiller d'Etat Romain Collaud. 'Le processus long a permis de tirer le maximum de leçons', a précisé le magistrat à la tête de la Direction de la sécurité, de la justice et du sport (DSJS).

'Longtemps, le domaine a constitué le parent pauvre de la sécurité, avec des catastrophes qui ne survenaient jamais', a décrit Romain Collaud. 'Aucun plan ne résiste au premier contact avec l'ennemi', a-t-il noté, en citant le maréchal prussien von Moltke. La révision législative totale concerne un texte entré en vigueur en 2008.

Les crises se sont succédé à partir de 2020, avec la pandémie de Covid-19 et la guerre en Ukraine causée par la Russie, en passant par les canicules, les sécheresses et les crues. L’avant-projet résulte donc des expériences les plus récentes des cinq partenaires de la protection de la population, a relevé le conseiller d'Etat.

Davantage d'intensité

Ceux-ci sont la Police cantonale, les sapeurs-pompiers, les services sanitaires, les services techniques et la Protection civile, dont l’engagement a gagné en intensité. Les principes directeurs définissent la protection de la population comme un système interservices assurant coordination de la planification et conduite.

L'idée consiste à protéger, à sauver et à aider la population et ses bases d’existence en cas de situation sortant de l’ordinaire, a détaillé Christophe Bifrare, chef du Service de la sécurité civile et militaire. L'avant-projet prévoit aussi la collaboration entre Etat et communes pour prévenir et maîtriser de tels événements.

Le principe de la coordination des interventions sur le terrain est celui du cas dominant, ont relevé les intervenants qui s'exprimaient dans la salle des pas perdus de l'Hôtel cantonal. Elle sera assurée par le partenaire le plus concerné par l’événement, par son impact et par l’évolution déterminante de la situation.

Chaîne de commandement

La révision totale instaure encore une chaîne de commandement, qui relie l’ensemble des instances chargées de la planification et de la conduite d’une intervention. Un nouvel Etat-major cantonal de protection de la population (EMCP) remplacera l’actuel Organe cantonal de conduite (OCC).

Les communes auront leur rôle à jouer. Elles mettront sur pied un bureau communal de liaison assumé par leur administration et auront également la responsabilité, en cas de besoin, d’exploiter des points de rencontre d’urgence (PRU) devant servir à subvenir aux besoins primaires de la population.

'En cas de rupture de la fourniture électrique ou d’interruption des systèmes de télécommunications', a illustré Christophe Bifrare. Enfin, la révision est l’occasion de rattacher à la protection de la population l’approvisionnement économique du pays, ou encore de modifier des éléments de la loi sur la protection civile.

La Protection civile étant la seule entité partenaire réunissant tant l’Etat que les communes du canton, elle jouera un rôle-clé de liaison entre celles-ci et l’EMCP. 'La révision apporte une organisation moderne, notamment dans l'analyse du risque', a conclu Romain Collaud. La consultation s'achève le 5 juillet.

/ATS