Ignazio Cassis en Australie pour consolider les liens
Le ministre des affaires étrangères Ignazio Cassis a rencontré son homologue australienne Penny Wong (à gauche) en Australie, où il se rendait pour la première fois formellement.
Photo: KEYSTONE/EPA/LUKAS COCHLe ministre des affaires étrangères Ignazio Cassis a rencontré lundi à Canberra son homologue australienne Penny Wong. Il tente ainsi de consolider la relation entre la Suisse et le pays d'Océanie, devenu le théâtre d'une lutte d'influence entre grandes nations.
Par cette visite, la Suisse montre qu'elle veut intensifier ses relations avec l'Australie, a indiqué le Tessinois lors d'un point presse organisé à l'issue de sa rencontre avec la ministre des affaires étrangères australienne Penny Wong. 'La compréhension a été bonne', a-t-il ajouté, sans annoncer de nouveaux accords formels.
Cette rencontre intervient peu après une tournée en Asie-Pacifique effectuée par le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken, sur fond de jeu d'influence entre les Etats-Unis et la Chine dans la région. Cette réalité a été au centre de la stratégie du voyage diplomatique, la Suisse voulant renforcer son influence dans la zone pacifique qui prend de l'ampleur sur le plan géopolitique.
Il est 'nécessaire' de renforcer les liens avec des Etats aux vues similaires, dont l'Australie fait partie, dans un monde 'de plus en plus polarisé', a déclaré M. Cassis. 'On est un pays qui compte et qui assure ses responsabilités en coopérant avec les différents acteurs', a-t-il ajouté.
'Les relations entre la Suisse et l'Australie constituent un frein important aux pressions grandissantes sur l'ordre international fondé sur des règles', abonde le sénateur australien Raff Ciconne, président du groupe d'amitié parlementaire entre la Suisse et l'Australie, contacté par Keystone-ATS.
Trop tôt pour des avancées concrètes
Les deux ministres ont également abordé les changements climatiques, dont l'impact se fait spécialement sentir en Océanie. L'Australie est en lice pour organiser la 31e Conférence de l’ONU sur le climat (COP31), la Suisse lui ayant laissé la priorité en retirant sa candidature l'année dernière.
Cette rencontre était importante pour concrétiser l'amélioration des relations bilatérales, précise Lionel Fatton, professeur assistant à l'Université Webster à Genève. Elle a lieu dix ans après la dernière visite formelle d'un conseiller fédéral. Avant cela, les deux pays s'étaient ignorés pendant 30 ans, souligne-t-il.
Les relations se sont depuis réchauffées, Canberra ayant ouvert l'année dernière une ambassade à Berne et l'entrée dans les deux pays ayant été facilitée. Mais il est encore trop tôt pour avancer plus concrètement sur des thèmes précis, selon le professeur assistant en relations internationales.
Pas une grande influence
Pour Carl Ungerer, ancien chef de programme au Centre de politique de sécurité de Genève et ex-conseiller principal du ministre australien des affaires étrangères, la Suisse ne dispose pas d'une grande influence en Australie. 'Les relations sont bonnes et polies mais ça s'arrête là'. La Suisse est un tout petit pays à l'autre bout du monde d'un point de vue australien, rappelle-t-il.
La Suisse a effectivement plus besoin de l'Australie que le contraire, concède Lionel Fatton. Berne essaie notamment, depuis l'abandon des négociations avec l'UE sur un accord-cadre, de diversifier ses partenariats dans le domaine de la recherche, abordé lundi avec Mme Wong. Elle est notamment allée toquer à la porte des Etats-Unis et du Canada.
Ignazio Cassis va poursuivre sa tournée mardi en Nouvelle-Zélande, dernière étape de son voyage diplomatique. Il doit y rencontrer la ministre des affaires étrangères néo-zélandaise Nanaia Mahuta ainsi que son homologue de Niue, une île du Pacifique affiliée à Wellington, Mona Ainu'u.
/ATS