Suisse

Introduction de « jours joker » au sein de l'école fribourgeoise

02.11.2021 15h47

Introduction de "jours joker" au sein de l'école fribourgeoise

Photo: KEYSTONE/LAURENT GILLIERON

Les députés fribourgeois ont voté mardi une modification de la loi sur la scolarité obligatoire introduisant des 'jours joker'. Les parents pourront choisir dès 2022 individuellement quatre demi-jours de congé par an et par enfant sans devoir en justifier le motif.

La modification a été acceptée par 72 voix contre 17 et 7 abstentions. Elle répond à une motion avalisée le 15 septembre 2020. Le texte, demandant l'introduction de 'journées joker', n'était toutefois pas passé comme une lettre à la poste, par 44 voix contre 38 et 3 abstentions seulement, nombre de députés craignant des abus.

La motion, déposée par les députées Susanne Schwander (PLR) et Eliane Aebischer (PS), visait globalement à améliorer la qualité de vie en conciliant mieux école et famille. Un avis partagé, alors comme mardi, par le conseiller d'Etat Jean-Pierre Siggen, en charge de l'instruction publique, à l'heure de sa transcription dans la loi.

Une demande de congé devra parvenir au moins une semaine à l'avance, sans droit de recours en cas de refus. La motion proposait aussi de restreindre la possibilité de prendre des jours joker lors de journées spéciales (premier jour d’école, journées culturelles et sportives, course d’école ou camps verts).

Pas de phase-pilote

Les jours où se déroulent des épreuves importantes ainsi que dans la situation où un élève présente déjà des absences injustifiées sont compris dans les restrictions. Les demi-jours ou jours seront par ailleurs cumulables et non transférables d'une année scolaire sur l'autre.

En cas d’absences non justifiées d’un élève, la direction d’un établissement scolaire pourra restreindre ou refuser l’utilisation des jours joker. Les parents seront en outre responsables des congés qu’ils sollicitent pour leurs enfants et assumeront le suivi des programmes.

Les deux motionnaires, venant de la partie germanophone du canton, suggéraient encore l'instauration d’une phase-pilote de trois ans, proposition rejetée par l'exécutif. 'Les situations devront être réglées clairement dans la modification de la loi scolaire', avait promis Jean-Pierre Siggen.

Jura déjà converti

L’introduction des jours joker à la rentrée 2022 se fera parallèlement au déploiement dans les écoles de tout le canton d’une solution numérisée de gestion des absences des élèves. Le projet n’entraînera ainsi aucune augmentation d’équivalent plein temps pour ce volet d’administration scolaire.

Jusqu'ici, le canton faisait primer l’obligation de fréquenter l’école, en exigeant un 'juste motif' pour accorder un congé individuel, approche qui dérangeait de nombreux députés. Un élève pouvait uniquement obtenir un congé spécial pour un événement familial, une fête religieuse, un événement sportif ou artistique.

La pratique des journées joker ou journées libres apparaît populaire presque exclusivement outre-Sarine. En Suisse romande, seul le canton du Jura a introduit la notion dans sa législation (avec deux demi-journées par an), alors qu'elle existe déjà dans pas moins de quinze cantons alémaniques.

/ATS