Suisse

L'UDC réunit son assemblée des délégués à Reconvilier (BE)

15.01.2022 04h30

L'UDC très remontée contre la politique énergétique suisse

Photo: KEYSTONE/ANTHONY ANEX

La Suisse se dirige vers une 'crise imminente' en matière d'approvisionnement énergétique, a averti le président de l'UDC Marco Chiesa samedi à Reconvilier (BE). Les délégués y étaient réunis pour fixer les mots d'ordre des votations fédérales du 13 février.

Marco Chiesa a vertement critiqué la politique énergétique du Conseil fédéral, en parlant devant les délégués réunis dans la halle des fêtes du village du Jura bernois. Selon lui, 'la Suisse fonce tête baissée vers la catastrophe'. L'assemblée a voté un mandat à sa direction pour des mesures rapides, par 208 voix contre zéro.

'Il est clair que la Stratégie énergétique 2050, fruit des idéologues de la gauche rose-verte, est un échec cuisant', a dénoncé le Tessinois dans son allocution. 'Les représentants de l’économie, de la Confédération et de la science sont unanimes: une pénurie d’électricité est la plus grave menace qui plane sur notre pays.'

'Et selon la Confédération, nous devons nous attendre à de telles pénuries d’ici deux ou trois ans déjà', a dit le président de l'UDC, 'avec toutes les conséquences désastreuses que cela comporte'. Marco Chiesa a encore égratigné le Conseil fédéral, dont la stratégie 'n'en est pas une, mais une navigation écologiste à l'aveugle'.

Prospérité en danger

'Un aveuglement qui met en péril notre sécurité d’approvisionnement, tout comme notre prospérité', a ajouté le Tessinois, pour qui l’électricité est la clef de voûte énergétique. 'Il n’existe à ce jour pas de concept réaliste ni de personne responsable permettant de garantir la sécurité de l'approvisionnement', a-t-il déploré.

L’UDC Suisse s’engage dès lors pour que le Conseil fédéral nomme sans attendre, d’ici l’été 2022, un 'général de l’électricité' dont la mission serait d’élaborer diverses solutions afin de garantir un approvisionnement électrique sûr, indépendant et bon marché. Le gouvernement doit aussi reporter les objectifs de réduction de CO2 au profit d’une sécurité dans l’approvisionnement énergétique national, écrit l'UDC dans un communiqué au terme de son assemblée.

Fractures

Au-delà du dossier énergétique, les délégués ont écouté les propos d'un de leurs deux conseillers fédéraux, le grand argentier Ueli Maurer. Le Zurichois, âgé de 71 ans, a réaffirmé sa volonté de s'offrir le luxe d'exprimer son libre arbitre. Evoquant la crise sanitaire, il a mis en exergue les fractures au sein de la société.

'Une division qui occupera le pays encore longtemps, peut-être autant que les dettes contractées pour surmonter la pandémie', a ajouté Ueli Maurer réitérant par ailleurs son approche critique des décisions. 'Cela fait partie de mon tempérament', a-t-il lâché en déclenchant un tonnerre d'applaudissements de la part des délégués.

Trois non et un oui

Ces derniers ont ensuite déterminé leurs mots d'ordre en vue des votations fédérales du 13 février, avec à chaque fois une présentation contradictoire des sujets. L'assemblée a rejeté les deux initiatives populaires proposées au peuple, des textes jugés 'extrêmes' par Marco Chiesa.

Il s'agit des initiatives 'oui à l'interdiction de l'expérimentation animale et humaine - oui aux approches de recherche qui favorisent la sécurité et le progrès' et 'oui à la protection des enfants et jeunes contre la publicité pour le tabac'. Les deux ont été refusées nettement, respectivement par 208 voix contre 2 et 190 contre 11.

La loi sur un train de mesures en faveur des médias, soumise à référendum, a subi le même sort. Les délégués démocrates du centre l'ont balayé par 204 voix contre 3, se montrant sensibles à l'argument de leur comité selon lequel le soutien équivaut à des 'millions de cadeaux' à destination des grands éditeurs alémaniques.

Contesté via un référendum de la gauche, la modification de la loi fédérale sur les droits de timbre a trouvé en revanche grâce aux yeux de l'assemblée. Un 'projet crucial' pour l'économie et l'emploi, selon la direction de l'UDC. Décrite comme favorable aux PME et aux start-up, elle a été plébiscitée par 210 contre 1.

/ATS