Suisse

L'héroïne sur prescription pourra être remise dans les prisons et homes

10.06.2022 11h58

L'héroïne sur prescription pourra être remise dans les prisons et homes

Pour faire face au vieillissement des patients toxicodépendants, le Conseil fédéral veut autoriser les EMS à remettre des doses d'héroïne sur prescription (archives).

Photo: KEYSTONE/ENNIO LEANZA

Les homes, les pharmacies, les hôpitaux ou encore les prisons devraient pouvoir remettre de l'héroïne sur prescription à leurs patients. Le Conseil fédéral a mis vendredi en consultation une modification de l'ordonnance correspondante jusqu'au 30 septembre.

Des patients toxicodépendants peuvent actuellement obtenir de la diacétylmorphine sur prescription. Les conditions sont strictes. Le traitement doit notamment être prescrit par un médecin spécialisé dans une institution appropriée, à savoir un centre HeGeBe.

Vieillissement des patients

Le programme fait cependant face à des défis, relève le gouvernement. De nombreux patients vieillissent. Ils présentent souvent plusieurs maladies et sont moins mobiles. Leur schéma de consommation évolue. D'autres sont incarcérés. Habiter dans un lieu isolé ou devoir purger une peine de prison peut compliquer la visite quotidienne au centre HeGeBe pour y retirer les doses d'héroïne.

La révision proposée porte sur deux points principaux. Des institutions externes appropriées, comme les homes, les pharmacies, les hôpitaux ou encore les prisons, pourront à l'avenir remettre et administrer de la diacétylmorphine. La prescription des traitements restera en revanche la prérogative des centres HeGeBe.

Jusqu'à sept doses journalières d'héroïne pourront en outre être remises simultanément dans certains cas. Les patients devront avoir suivi un tel traitement pendant au moins six mois sans interruption. Ils devront aussi présenter un état sanitaire et social suffisamment stabilisé. Et le risque d'abus devra être estimé très faible.

Déjà prise dans le contexte de la pandémie de coronavirus, la mesure a fait ses preuves, juge le gouvernement. Temporaire, elle doit prendre fin le 31 mars. La révision veut la pérenniser. Elle doit entrer en vigueur le 1er avril 2023.

Contrôles réguliers

La diacétylmorphine ne peut être prescrite qu'aux personnes toxicodépendantes pour lesquelles les autres types de traitement ontéchoué ou dont l’état de santé ne permet pas d’autre traitement. Seul un médecin spécialisé peut la prescrire et les traitements doivent être contrôlés à intervalles réguliers.

/ATS