Suisse

La Suisse dit « oui » à l'initiative sur les soins infirmiers

28.11.2021 12h01

La Suisse dit oui à 61% à l'initiative sur les soins infirmiers

Photo: KEYSTONE/PETER SCHNEIDER

Le capital sympathie accumulé par les infirmières pendant la pandémie a été bénéfique à l'initiative sur les soins infirmiers. Le peuple a soutenu dimanche le texte par 61%.

Tous les cantons romands ont soutenu l'initiative pour des soins infirmiers forts. Les Jurassiens ont massivement plébiscité le texte avec 66,4% de bulletins favorables. L'initiative s'est facilement imposée dans les cantons de Vaud et de Fribourg par 64,7% de oui.

Genève les talonne avec 64,4% de votes favorables à l'initiative. Celle-ci passe aussi nettement la rampe à Neuchâtel, avec 63,9%. Côté romand, les Valaisans ont été les moins prompts à la soutenir, avec 59,2% de votes favorables.

Outre Sarine, le soutien à l'initiative a également été massif. Un seul canton s'est opposé à l'initiative populaire. Le demi-canton d'Appenzell Rhodes-Intérieures a dit non par 53% des voix.

Bâle-Ville a été le champion des infirmiers avec 66,6% de oui. Berne a affirmé son soutien par 63,9%. Le texte a également largement convaincu les Schaffhousois (63,5%), les Zurichois (61,8%) ou Bâle-Campagne (62%).

Au total, quelque 2,16 millions d'électeurs ont glissé un bulletin favorable. Le camp du non a réuni environ 1,38 million de votes. La participation s'est élevée à environ 64,5% des votants.

Formation et conditions de travail

L'Association suisse des infirmiers (ASI), à l'origine de l'initiative, a gagné son pari pour assurer la relève. Le secteur fait face à une pénurie de main-d'oeuvre toujours plus importante. Il affiche près de 12'000 postes vacants, dont 6300 concerne le personnel infirmier.

Une offensive sur la formation seule, comme le prévoyait le contre-projet indirect, ne suffit pas, selon les partisans du texte soutenus notamment par la gauche et la Fédération suisse des médecins. Une revalorisation des salaires et des conditions de travail des soignants est indispensable pour que le personnel formé reste dans la profession.

Le camp bourgeois craint lui qu'il ne faille attendre plusieurs années avant que l'initiative ne soit mise en oeuvre. Et les initiants n'atteindront pas plus qu'avec le contre-projet car il n'est pas possible de changer les compétences de la Confédération. Au final, ce retard se fera sur le dos des infirmiers.

Une première

Le texte sur les soins infirmiers est la première initiative en faveur d'une catégorie professionnelle acceptée depuis l'introduction du droit d'initiative. En 1981, le peuple avait accepté par 60,3% l'égalité des droits entre hommes et femmes.

Il s'agit du premier projet d'origine syndicale accepté en Suisse. L'initiative avait été retirée à la faveur d'un contre-projet du Conseil fédéral et du Parlement.

/ATS