Suisse

La livraison des drones de reconnaissance retardée à 2024

02.12.2022 08h48

La livraison des drones de reconnaissance retardée à 2024

En juin dernier, l'un des nouveaux drones de reconnaissance israéliens ADS 15 avait été testé à Emmen (LU).

Photo: KEYSTONE/URS FLUEELER

Les drones de reconnaissance ADS 15 ne seront pas livrés à l'armée suisse avant fin 2024. Le fabricant israélien Elbit Systems Ltd devra s'acquitter de pénalités.

Le porte-parole d'armasuisse, Kaj-Gunnar Sievert, a déclaré vendredi à la radio SRF que le projet serait achevé fin 2024. Le système sera alors entièrement opérationnel.

En raison du retard du projet, des pénalités contractuelles sont dues, selon le porte-parole, qui n'a pas précisé leur montant. Des prestations supplémentaires ont en outre été convenues avec le fabricant dans le cadre de négociations contractuelles.

Selon SRF, les dépenses pour les six drones commandés sont désormais chiffrées à 300 millions de francs. En juin, il était encore question de 250 millions. Armasuisse justifie ces coûts supplémentaires par des fluctuations de cours.

Un incident en Israël

En juin dernier, l'un de ces nouveaux appareils avait réussi son premier vol en Suisse à Emmen (LU). Il avait alors été précisé que deux drones de reconnaissance seraient remis aux forces aériennes d'ici à la fin de l'année après de nouveaux tests approfondis et que l'armée disposerait de six de ces systèmes d'ici la fin 2023.

La Suisse n'a plus de drones de reconnaissance depuis 2019. Les anciens appareils de type Ranger avaient été retirés du service après 20 ans. A l'origine, le nouveau système aurait dû être introduit progressivement à partir de 2019. La chute sur le territoire israélien d'un drone destiné à la Suisse est notamment à l'origine de ces retards.

Voix critiques

L'ADS 15 est un système de reconnaissance sans pilote et non armé. Ce système de drones peut être engagé de jour comme de nuit et les appareils savent détecter avions, autres drones et missiles. Les six drones prévus seront utilisés, entre autres, pour surveiller les frontières, rechercher des personnes disparues en montagne ou évaluer une situation après une catastrophe naturelle.

Avant même d'avoir effectué la moindre minute de vol en Suisse, ce système de reconnaissance a créé la polémique. En 2015, au moment de la validation de l'achat par le Parlement, des voix avaient critiqué l'achat de technologie militaire israélienne.

Et en janvier dernier, la commission de gestion du Conseil des Etats a estimé dans un rapport que cette acquisition représente un 'risque considérable' pour la Suisse. Elle avait aussi pointé la question de l'autorisation de déploiement des drones dans l'espace aérien civil.

/ATS