Suisse

La non-association à Horizon Europe désavantage la recherche suisse

21.06.2022 17h56

La non-association à Horizon Europe désavantage la recherche suisse

Une enquête auprès des acteurs de la recherche met en lumière les répercussions concrètes de la non-association de la Suisse au programme Horizon Europe (image symbolique).

Photo: KEYSTONE/JEAN-CHRISTOPHE BOTT

La Suisse est actuellement considérée comme un pays tiers non associé au programme-cadre pour la recherche et l’innovation Horizon Europe. Une enquête auprès des milieux helvétiques de la recherche met en lumière les répercussions négatives et concrètes de ce statut.

Pour se faire une idée des conséquences de la non-association au paquet Horizon 2021-2027 de l'Union européenne, le Secrétariat d’Etat à la formation, à la recherche et à l’innovation (SEFRI) a réalisé en février une enquête en ligne, indique-t-il mardi. Il a reçu 880 réponses de chercheurs, entreprises et institutions concernés en Suisse.

Pour la plupart des répondants, la situation s’est détériorée par rapport à la période d’association de la Suisse au programme précédent Horizon 2000, constate le SEFRI. Et de citer comme principaux revers l’accès limité aux possibilités d’encouragement et la mise à l’écart des réseaux européens.

Prestige et gros financement

Concrètement, les participants à l'enquête évoquent l’exclusion de certains volets du programme, l’impossibilité de jouer un rôle de coordination ou encore les difficultés à participer aux projets collaboratifs. L'enquête fournit plus de 300 cas concrets.

Se voir privés des instruments d’encouragement du Conseil européen de la recherche (ERC) pose par exemple un problème de taille. Non seulement en termes de prestige et de carrière, mais surtout d'enveloppe financière (entre 1 et 2,5 millions d’euros par projet).

D'autres chercheurs se sont vus exclus de programmes stratégiques portant sur les technologies quantiques et spatiales, importantes pour la place économique suisse. Ou encore des chercheurs bâlois et zurichois ont dû interrompre leur collaboration avec des partenaires européens après des années de travail préparatoire.

Mesures transitoires

En tant que pays tiers non associé, la Suisse peut aujourd'hui participer à environ deux tiers des appels à projets d'Horizon Europe. Les projets ne sont pas financés par la Commission européenne, mais directement par le SEFRI dans le cadre des mesures transitoires. D’autres mesures sont proposées par le Fonds national suisse (FNS), Innosuisse ou encore l’Agence spatiale européenne (ESA).

Or l'enquête montre que les mesures nationales ne remplacent pas Horizon Europe aux yeux des personnes sondées. Celles-ci estiment en outre que la fuite des cerveaux présente le risque que la Suisse, en tant que pôle de recherche et d’innovation, perde en attrait et perde sa position de tête sur le long terme, relève le SEFRI.

/ATS