Suisse

La nouvelle loi antiterroriste pas encore appliquée

13.06.2022 19h04

La nouvelle loi antiterroriste pas encore appliquée

Si fedpol n'a pas encore reçu de requête pour appliquer la MPT, certaines demandes se trouvent actuellement en préparation, a indiqué lundi sa directrice Nicoletta Della Valle, devant la presse à Berne.

Photo: KEYSTONE/PETER SCHNEIDER

Une quarantaine de personnes représenteraient aujourd'hui un risque en Suisse en matière de terrorisme, estime l'Office fédéral de la police (fedpol). Aucune mesure policière contenue dans la nouvelle loi, acceptée en 2021 en votation, n'a toutefois encore été prise.

La loi fédérale sur les mesures policières de lutte contre le terrorisme (MPT) est entrée en vigueur le 1er juin. Elle permet à la police de prendre des méthodes préventives contre le terrorisme, comme la surveillance électronique ou l'assignation à résidence.

Fedpol peut prononcer ces mesures au cas par cas, à la demande des cantons, des communes ou du Service de renseignement de la Confédération. Il faut toutefois que toutes les autres possibilités de lutte contre ces personnes potentiellement dangereuses aient été épuisées.

Si fedpol n'a pas encore reçu de requête pour appliquer la MPT, certaines demandes se trouvent actuellement en préparation, a indiqué lundi sa directrice Nicoletta Della Valle, devant la presse à Berne.

Elle a rappelé que cette nouvelle loi antiterroriste permettait à la police d'agir de manière 'prophylactique', sans que le droit pénal n'ait été enfreint. Elle doit permettre de prévenir un danger dès les premiers signes de radicalisation, par exemple à l'école ou dans les clubs de sport, a-t-elle ajouté.

'Terrorisme low cost'

Selon fedpol, 40 personnes représentent aujourd'hui une menace pour la sécurité intérieure en Suisse. Depuis 2012, 722 personnes auraient diffusé des idées djihadistes sur internet en Suisse ou depuis la Suisse.

Le nombre de personnes partant faire le djihad a toutefois diminué. Depuis 2001, 91 personnes se sont rendues dans des zones de conflit, dont 16 sont rentrées en Suisse.

Mme Della Valle a souligné que le risque pour la Suisse ne venait pas seulement du terrorisme djihadiste, mais aussi d'autres milieux, comme par exemple de l'extrême droite.

Selon la directrice de fedpol, il y a actuellement davantage de potentiels auteurs d'actes isolés. Elle qualifie ce type de radicalisation de 'terrorisme low cost', à l'image des attaques au couteau commises en 2020 à Morges (VD) et Lugano (TI).

Avec l'entrée en vigueur de la MPT, le besoin en personnel supplémentaire à fedpol est estimé à neuf postes, dont quatre seraient pour l'instant limités à quatre ans.

/ATS