Suisse

La piste du suicide collectif de la famille est privilégiée

29.03.2022 11h23

La piste du suicide collectif de la famille est privilégiée

Des bougies et des fleurs ont été déposées pour rendre hommage aux victimes (archives).

Photo: KEYSTONE/JEAN-CHRISTOPHE BOTT

La police privilégie la piste du suicide collectif après le drame de Montreux, qui a fait quatre morts et un blessé grave jeudi dernier. L'enquête laisse supposer que les victimes ont sauté du balcon les unes après les autres dans un intervalle de cinq minutes.

L'intervention d'un tiers est écartée. Peu avant 07h00, les cinq membres de cette famille française sont tombés du balcon de leur appartement au septième étage, d'une hauteur de plus de vingt mètres, indique mardi la police cantonale vaudoise qui a levé un coin du voile sur ce drame qui a soulevé questions et émotion.

Avant ou pendant les faits, aucun témoin n'a entendu le moindre bruit ou cri en provenance de l'appartement ou du balcon, précisent les enquêteurs. Y compris les deux gendarmes présents sur place dès 06h15 ou les passants se trouvant au bas de l'immeuble, situé près du casino de Montreux. Les policiers ont découvert un escabeau sur le balcon et aucune trace de lutte n'a été mise en évidence.

Les victimes ont été formellement identifiées. A savoir les quatre personnes décédées: le père de 40 ans, son épouse de 41 ans et la soeur jumelle de celle-ci, de même que la fille du couple âgée de huit ans. Le fils, âgé de 15 ans, est toujours hospitalisé. Il est actuellement dans le coma. Son état est stable.

Thèses complotistes ou survivalistes

A ce stade de l'enquête, les investigations techniques ne montrent aucun signe avant-coureur d'un tel passage à l'acte, selon le communiqué. Depuis le début de la pandémie, la famille était très intéressée par les thèses complotistes et survivalistes.

Elle avait constitué un stock impressionnant de vivres en tout genre, très bien organisé, occupant la majeure partie des différentes pièces de l'appartement. Ce stock devait lui permettre de faire face à une crise majeure, estime le communiqué.

Quasi-autarcie

La famille vivait en quasi-autarcie, retirée de la société, et devait craindre que l'autorité ne vienne s'immiscer dans son mode de vie, avancent les enquêteurs. Seule la soeur jumelle de la maman travaillait à l'extérieur du domicile. Ni la maman, ni la fillette n'étaient inscrites officiellement au contrôle des habitants, ce qui explique l'absence de scolarisation de cette enfant.

Toutes deux avaient été annoncées partantes pour le Maroc en avril 2016. Elles n'étaient pas censées vivre à Montreux, notent les enquêteurs.

Scolarisation à domicile

Le fils aîné était scolarisé à domicile. C'est précisément cette scolarisation à domicile qui a motivé la venue, tôt ce matin-là, de deux gendarmes à la porte de l'appartement. Les agents étaient munis d'un mandat d'amener délivré par la préfecture à l'encontre du père qui n'avait pas répondu à des convocations.

Les policiers ont sonné et se sont annoncés. Personne n'a ouvert. Faute de pouvoir entrer, ils sont, après avoir attendu quelques minutes et conformément aux règles applicables, repartis sans avoir pu mener à bien leur mission, ajoute le communiqué.

/ATS