Suisse

La propension à la violence augmente massivement en Suisse

13.04.2022 09h43

La propension à la violence augmente massivement en Suisse

Selon la directrice de fedpol Nicoletta della Valle, les menaces s'adressent de plus en plus souvent aux familles des politiciens (archives).

Photo: KEYSTONE/PETER SCHNEIDER

Il existe en Suisse un nombre fortement croissant de personnes en colère, prêtes à recourir à la violence. Cela s'est notamment manifesté lors de la pandémie de coronavirus, a déclaré la directrice de fedpol Nicoletta della Valle dans une interview.

Parmi ces personnes, certaines sont armées et d'autres ont des antécédents criminels, a relevé Mme della Valle dans un entretien publié mercredi par les journaux de Tamedia. De nombreux représentants de la politique liée au Covid sont menacés dans une mesure qu'on ne connaissait pas auparavant.

De nombreux politiciens sont également habitués aux insultes et les cas ne sont même plus signalés. Cela témoigne d'une pauvreté pour la culture politique en Suisse, estime la directrice de l'Office fédéral de la police (fedpol). Les menaces s'adressent en outre désormais de plus en plus aux familles et aux enfants des hommes et des femmes politiques.

Cette nouvelle dimension est inquiétante. Si les menaces arrivaient autrefois par courrier, des messages de haine sont aujourd'hui publiés sur internet, parfois lus par des milliers de personnes. Cela peut encourager n'importe qui à passer à l'acte.

Beaucoup de monde à protéger

Nicoletta della Valle a rappelé que le conseiller fédéral Alain Berset et sa famille bénéficient depuis un an et demi d'une protection rapprochée. Cela mobilise beaucoup de ressources pour les services de police mandatés.

Parmi les personnes à protéger, figurent tous les membres du Conseil fédéral et du Parlement, des employés fédéraux, des juges fédéraux, ainsi que les représentations diplomatiques et les hôtes de l'Etat. Cela représente de nombreuses personnes.

En Suisse, plusieurs cas de graves menaces ont récemment été révélés. Le président de la Commission fédérale pour les vaccinations, Christoph Berger, a été enlevé dans le but de lui extorquer de l'argent. L'ancien conseiller aux Etats (PLR/TI) Dick Marty vit sous haute protection policière depuis plus d'un an suite à des menaces de mort.

/ATS