Le Conseil de la presse admet partiellement deux plaintes
Le Conseil suisse de la presse (CSP) a partiellement admis une plainte contre Léman Bleu au sujet d'un reportage sur une altercation entre le président de l'UDC Genève et un promeneur. Ce dernier, ayant livré son témoignage à Blick, reprochait à la télévision locale d’avoir offert un droit de réponse à l’élu.
Lionel Dugerdil, président de l'UDC Genève et député, avait été condamné à une peine avec sursis, notamment pour lésions corporelles simples, suite à une altercation avec un homme sur sa propriété en mai 2020. Revenant sur cette information du Blick, Léman Bleu avait diffusé en janvier 2024 un reportage qui donnait la parole à l'élu.
«Pas d’erreurs factuelles»
Dans une prise de position rendue publique jeudi, le CSP écarte deux griefs invoqués par le plaignant, soit la violation du devoir d'audition en cas de reproches graves et la violation du devoir de rectification. Dans le reportage, le promeneur n'était pas identifiable par des tiers et les informations diffusées par le journaliste ne comptent pas d'erreurs factuelles, selon le CSP.
En revanche, le CSP estime que la recherche de la vérité supposait la prise en compte des données disponibles et accessibles, en l'occurrence en provenance de l'autre protagoniste. De son côté, Léman Bleu estimait qu'il s'agissait de faire réagir un homme politique à sa condamnation.
Mais le CSP relève que l'angle journalistique choisi ne porte pas, par exemple, sur les conséquences d'un tel verdict sur la carrière de cet élu, mais uniquement sur le déroulement précis de l'altercation selon la seule version de M.Dugerdil. La chaîne, n’aurait du goût du CSP pas suffisamment résumé la version du plaignant, bien qu’en vacances lors de la réalisation du sujet.
Léman Bleu réagit: «Léman Bleu se réjouit que le CSP ait écarté l’essentiel des griefs à l’encontre de notre journaliste. En revanche, nous sommes étonnés d’avoir pris connaissance des recommandations du CSP par voie de presse, sans en être notifiés en amont.»
Proche-Orient/EPFL: le Conseil de la presse admet en partie une deuxième plainte
Dans une seconde décision publiée le même jour, le CSP estime qu'une question posée par la télévision locale genevoise dans une interview sur le Proche-Orient et la collaboration avec les universités israéliennes contrevient au devoir de recherche de la vérité.
La plainte portait sur l'information "visiblement erronée" selon laquelle la haute école "collabore aussi sur des sujets très très précis au niveau militaire" avec Israël, indique jeudi le CSP. De son côté, la télévision explique que la formulation de cette question est consécutive à des enquêtes diffusées dans plusieurs autres médias, relatives à des partenariats controversés, démenties par la suite par l’EPFL.
Le sujet avait été abordé lors d'un reportage diffusé le 6 juin 2024 sur la mobilisation de la Coordinaton étudiante pour la Palestine devant l'Université de Genève visant à dénoncer les relations entre la haute école et des universités israéliennes.
Le Conseil estime en revanche que Léman Bleu n'a pas violé le chiffre 3 de la "Déclaration des droits et des devoirs des journalistes" (donner comme telles des nouvelles non confirmées). Il ne s'agit pas ici d'une nouvelle non confirmée (comme une rumeur), mais bien plutôt d'une information déjà démentie publiquement par l'EPFL quant à un partenariat militaire toujours en cours.