Suisse

Le Conseil fédéral appelé à agir en faveur des minorités en Syrie

13.06.2025 11h38

Le Conseil fédéral appelé à agir en faveur des minorités en Syrie

Pour le conseiller fédéral Ignazio Cassis, il faut maintenir le cadre existant de l’engagement de la Suisse en Syrie.

Photo: KEYSTONE/ALESSANDRO DELLA VALLE

La Suisse doit tout faire pour protéger les minorités en Syrie. Des conseillers nationaux de tous bords ont appelé le gouvernement à l'action vendredi, face aux attaques qui se poursuivent dans le pays.

'Le Conseil fédéral est chargé de faire usage, dans le respect de la neutralité, de tous les instruments de politique étrangère à sa disposition pour garantir la protection des minorités ethniques et religieuses en Syrie', peut-on lire dans les motions déposées par des députés PLR, UDC, centriste, socialiste et le groupe des Vert-e-s. Elles ont été adoptées par 123 voix contre 54.

La Syrie est un pays multiculturel. S'il veut retrouver la tranquillité, les minorités ethniques et religieuses doivent être protégées, a lancé Fabian Molina (PS/ZH). Pour Alex Farinelli (PLR/TI) la protection des minorités fait partie de notre identité. Et celle-ci nous pousse à agir tant sur les plans bilatéral, en dialoguant avec la Turquie, multilatéral qu'humanitaire. 'Des petits pas permettent aussi de faire une différence réelle.'

Et Balthasar Glättli (Vert-e-s/ZH) de rappeler que 'ce n'est pas parce que ce n'est plus le régime brutal d'Assad qui est au pouvoir, que la situation va mieux'. L'islamisme est une menace réelle pour la stabilité de la région mais aussi pour la Suisse, a encore avancé Erich Vontobel (UDC/ZH).

Roland Rino Büchel (UDC/SG) s'est opposé aux motions. 'Les motionnaires sont-ils d'accord sur ce que veut dire 'tous les instruments'?', a-t-il demandé. S'immiscer politiquement dans un conflit étranger n'aide ni les personnes sur place, ni la Suisse. 'Nous devons nous concentrer sur ce que nous faisons le mieux: l'aide sur place', a-t-il plaidé. En vain.

Chute de Bachar el-Assad

Les textes avaient été déposés en décembre 2024, après la chute de Bachar el-Assad à la tête du pays. Le commandant djihadiste, Ahmad al-Chareh, a été proclamé président intérimaire en janvier.

Plusieurs pays se sont montrés prudents après ce changement à la tête de la Syrie. Le président des Etats-Unis Donald Trump a créé la surprise en mai en annonçant une levée des sanctions américaines.

La Suisse ne s'est pas décidée sur un arrêt des sanctions. Elle a toutefois levé une partie d'entre elles en mars, suivant la ligne de l'UE, a rappelé le ministre des affaires étrangères Ignazio Cassis. Pour le Tession, il faut maintenir le cadre existant de l’engagement.

/ATS