Suisse

Le National devrait avaliser le budget pour l'armée sans surprise

05.06.2025 10h32

Le National avalise le budget pour l'armée sans surprise

Martin Pfister a défendu pour la première fois le budget de l'armée.

Photo: KEYSTONE/TIL BUERGY

Le budget de l'armée a être approuvé jeudi par le Conseil national. La gauche a critiqué un programme dépassé, basé sur des scénarios irréalistes. La droite s'est battue pour augmenter les capacités de l'armée. Au final, le projet du Conseil fédéral n'a pas bougé.

Le Conseil fédéral demande des crédits d'engagement de 1,69 milliard de francs pour 2025, dont 1,5 milliard pour le programme d'armement, notamment pour des nouveaux blindés. Ces dépenses se fondent sur l'objectif du Parlement d'allouer à l'armée 1% du PIB d'ici 2032.

'Il y a urgence à investir dans l'armement en raison de la situation géopolitique et des délais d'achat', a expliqué Jacques Nicolet (UDC/VD) au nom de la commission des finances. 'L’objectif est d’augmenter notre capacité à durer', a avancé Jacqueline de Quattro (PLR/VD) pour la commission de la politique de sécurité.

'Si nous voulons remplir nos obligations de pays neutre, nous devons être en mesure de défendre notre territoire et donc affronter tous les risques, y compris les risques', a conclu Mme de Quattro.

Pas de guerre en Suisse

La gauche est clairement opposée aux crédits. 'La guerre contre Poutine a lieu sur le sol ukrainien, et pas en Suisse. La probabilité que des chars russes se retrouvent au bord du Rhin est faible. Mais il existe d'autres menaces réelles', a argumenté Balthasar Glättli (Vert-e-s/ZH).

Et de mentionner les cyberattaques, la radicalisation, l'abus des médias sociaux et la déstabilisation de notre démocratie. Pour se défendre contre les cyberattaques, il faut une cyberdéfense, a ajouté Fabian Molina (PS/ZH). Il faut une meilleure protection de la population contre les dangers naturels, une meilleure coopération internationale et un service de renseignement fort. 'Les chars n'ont aucun effet. C'est déraisonnable.'

Et d'appeler à renforcer la coopération internationale et une politique active pour la paix. 'C'est la meilleure défense', a argué M. Molina.

Sarah Wyss (PS/BS) a également rappelé que l'armée n'arrive déjà pas à régler ses problèmes. Des centaines de millions de francs ont été engloutis dans des projets informatiques qui sont bloqués, les drones ne sont toujours pas livrés. Et il manque encore un contre-financement pour l'augmentation du budget de l'armée.

Trop timide

Pour l'UDC, le programme du Conseil fédéral est encore trop timide. 'C'est le strict minimum', a argué Jean-Luc Addor (UDC/VS). Et de mentionner notamment la modernisation des chars Leopard. 'Les moyens sont insuffisants pour garantir l'équipement des troupes'. Le PLR a aussi rappelé que la situation avait 'dramatiquement changé'.

L'UDC et une petite partie du PLR ont soutenu le milliard supplémentaire pour l'achat de munitions pour le système de défense sol-air de longue et moyenne portées ainsi que pour des systèmes d'appui de feu indirect à moyenne distance. 'Cela n'a aucun sens d'acquérir des systèmes de défense sans les munitions', a lancé le Valaisan.

Mais, par 97 voix contre 77, le National a finalement refusé ce crédit supplémentaire. Toutes les autres propositions d'augmenter ou de biffer des crédits, notamment pour les chars Leopard, ont également été refusées.

Fin des Tigers

Le National a aussi accepté par 108 voix contre 77 de mettre au rebut les F-5 Tiger. Ces avions sont trop chers à maintenir, a expliqué la rapporteuse de commission. Par ailleurs, ils ne contribuent guère au renforcement de notre capacité de défense.

Pour l'UDC, c'est un mauvais moment pour réduire les capacités de l'armée. Si les Tiger sont mis hors service, la Suisse aura une lacune de sécurité dès 2030, a avancé Markus Schnyder (UDC/GL). 'Il n'y aura plus de jets de combat dans le ciel.'

Pour Heinz Theiler (PLR/SZ), cette mise hors service fait mal pour des raisons de nostalgie. Mais elle permet d'investir 44 millions de francs par année dans d'autres domaines de l'armée.

Le Conseil des Etats doit encore se prononcer.

/ATS