Suisse

Le chef de la délégation suisse Franz Perrez tire un bilan positif

20.11.2022 07h41

COP27: Sommaruga critique la faiblesse des mesures concrètes

Concernant les mesures concrètes, comme l'abandon du charbon au niveau mondial ou le renoncement aux subventions des énergies fossiles, "cette COP27 n'est pas un succès", a regretté Simonetta Sommaruga.

Photo: KEYSTONE/ALESSANDRO DELLA VALLE

La COP27 'n'est pas un succès' si l'on regarde les mesures concrètes, a jugé dimanche Simonetta Sommaruga sur Twitter. Les regrets helvétiques se portent notamment sur le programme de travail pour la protection du climat.

Il était clair dès le départ que cette conférence de l'ONU sur le climat serait difficile. Le pire a toutefois pu être évité, selon la cheffe du Département fédéral de l'environnement (DETEC). L'objectif de 1,5 degré reste atteignable. Il est également positif que les Etats les plus vulnérables, qui souffrent le plus du changement climatique, reçoivent davantage d'aide.

Quant aux mesures concrètes, comme l'abandon du charbon au niveau mondial ou le renoncement aux subventions des énergies fossiles, 'cette COP27 n'est pas un succès', selon la conseillère fédérale. De gros émetteurs de gaz à effet de serre et le puissant lobby du pétrole et du gaz ont en effet une fois de plus bloqué les discussions.

La présente COP n'a permis de faire que de légers progrès en matière de politique climatique, a aussi regretté Franz Perrez, chef de la délégation suisse, interrogé par l'agence Keystone-ATS.

Pays les plus polluants épargnés

Mis sur la table à Glasgow en 2021 lors de la COP26, le programme de travail pour la protection du climat doit offrir un plan de travail concret. En Egypte, les Etats se sont mis d'accord sur un calendrier allant jusqu'en 2026 pour l'appliquer.

La Suisse regrette que ce calendrier 'n'engage pas spécifiquement les pays qui émettent le plus de gaz à effet de serre' selon un communiqué de l'Office fédéral de l'environnement (OFEV) publié peu après la clôture de la conférence de l'ONU.

L'OFEV annonce que la Confédération s'engagera pour que ces pays apportent également leur contribution afin que l'objectif de 1,5 degré puisse encore être atteint. Des 'mesures concrètes visant à orienter les flux financiers mondiaux en ce sens ont été rejetées par un groupe de pays en développement', observe l'office.

Fonds pour les pays vulnérables

Il y a malgré tout eu des progrès, notamment avec le fonds 'pertes et dommages' pour les pays vulnérables, a déclaré Franz Perrez. La Suisse a joué un rôle important dans les discussions sur sa création. Il s'agit maintenant d'en élaborer les détails, selon le négociateur.

La délégation helvétique regrette néanmoins que 'des questions importantes n'aient pas été clarifiées'. L'OFEV parle notamment de la répartition des fonds, de la gestion du fond ou encore des pays qui allaient y contribuer.

L'Office fédéral de l'environnement précise encore que 'la Suisse s'engagera pour que ces questions soient clarifiées le plus rapidement possible'.

Contributions suisses

Comme l'a annoncé le président de la Confédération Ignazio Cassis lors de son discours à la cérémonie d'ouverture, la Suisse contribuera aux fonds existants pour le financement climatique.

Sous réserve de l'approbation du Parlement, elle versera 155,4 millions de francs au Fonds pour l'environnement mondial, 11,8 millions au Fond spécial pour le changement climatique, et 16 millions au Fond pour les pays les moins développés. Ces deux derniers fonds se concentrent sur les mesures d'adaptation dans les pays les moins avancés (PMA) et les petits Etats insulaires en développement (PEID).

En outre, la Suisse versera 8 millions supplémentaires au programme de financement et d'assurance contre les risques de catastrophes de la Banque mondiale. Enfin, elle contribuera à hauteur de 4 millions à l'initiative CREWS, qui assure un mécanisme de financement répondant aux besoins des PMA et des PEID.

/ATS