Suisse

Le lérot de plus en plus rare en Suisse, faute d'espace sauvage

20.04.2022 12h22

Le lérot de plus en plus rare en Suisse, faute d'espace sauvage

Devenue très rare, la présence du lérot n'a été signalée qu'à neuf reprises en Suisse ces deux dernières années, dans l'Oberland bernois surtout.

Photo: Musée naturel de Soleure

Rongeur devenu rare en Suisse, le lérot ne dispose plus de suffisamment d'espace sauvage. Seuls les cantons du Valais, de Berne, de Soleure et de Schwyz relèvent encore la présence de quelques spécimens.

A Büsserach (SO), un petit lérot a été observé dans un verger et ce, pour la première fois depuis un siècle, selon le rapport final, publié mercredi, d'un projet dirigé par le musée naturel de Soleure. Il y a deux ans, ce projet avait appelé la population à signaler leurs observations dans la nature, dans des granges, des greniers ou encore des ruches.

Les quelque 2000 signalements enregistrés ont surtout concerné des loirs et des muscardins. Les responsables du projet avaient toutefois les yeux rivés sur une présence éventuelle du lérot, sacré 'animal de l'année 2022' par l'organisation Pro Natura.

Seuls neuf lérots signalés en deux ans

Ce petit rongeur rarissime vit dans des cavités d'arbres, des crevasses, des bâtiments et des grottes. Il n'existe qu'en Europe et hiberne jusqu'en avril.

Jusqu'à la fin 2021, seuls neuf lérots ont été signalés en Suisse, principalement dans l'Oberland bernois. En outre, un lérot a été capturé à Nidau (BE). D'autres spécimens ont été observés à Blatten (VS) et à Oberiberg (SZ).

Laisser les tas de feuilles ou de bois

Au 19e siècle, les lérots étaient encore présents dans toutes les régions du pays, souligne Pro Natura. Ils étaient alors plus nombreux que leurs cousins, les loirs. Depuis des décennies leur population diminue de manière dramatique. Le lérot figure donc sur la liste rouge des animaux 'quasi menacés' de disparition.

L'origine de ce fort recul se trouve sans doute dans la diminution de l'espace vital du lérot, en forêt. 'Si l'on conserve ou restaure ses conditions de vie, le lérot pourra à nouveau se multiplier', estime Urs Tester, expert des petits mammifères chez Pro Natura. Il faut donc moins toucher aux tas de feuilles mortes ou de bois, voire aux vieux arbres, dans les jardins, dans les cultures et en forêt.

/ATS