Suisse

Le sable du Sahara a recouvert la Suisse romande mardi

15.03.2022 09h51

Le sable du Sahara recouvre la Suisse

La photo n'a pas été retouchée sur le mode sépia, le ciel avait bien cette couleur jaunâtre mardi matin à Stans.

Photo: KEYSTONE/URS FLUEELER

Le ciel et l'horizon étaient jaunis en Suisse mardi. En cause, une dépression d'altitude en provenance d'Algérie qui transporte des poussières du Sahara vers l'Europe, a indiqué Météosuisse. Cette poussière ocre se retrouvera au sol jusqu'à la fin de la semaine.

Ce genre d'événements météorologiques n'est pas exceptionnel. Le dernier remarqué en Suisse date de février 2021. Les concentrations de sable étaient alors fortes, la poussière orangée s'étant déposée jusqu'au sol. Il y a eu quatre autres incursions de poussières du Sahara entretemps, mais de moindres ampleurs.

Pour qu'un tel phénomène survienne, à cette saison généralement, il faut des tempêtes dans le désert du Sahara qui créent des rafales de vent à la surface du sol, soulevant des grains de sable et de poussière. Les particules les plus petites restent dans l'air à la faveur d'une différence de température entre l'air chaud en altitude et le sol qui se refroidit, tandis que les plus lourdes retombent, détaillent les météorologues.

Espagne et France touchées

Un courant d'altitude en direction du nord est ensuite nécessaire pour emporter le nuage de poussière vers l'Europe. Cette fois, il s'agit d'un panache énorme qui a traversé l'Espagne et recouvre toute la France. Il est arrivé en Suisse romande mardi matin et progresse vers le Nord-Est. Il devrait stationner au-dessus de la Suisse jusqu'à vendredi.

La pluie survenue mardi matin a favorisé le lessivage. C'est-à-dire qu'elle transporte les poussières jusqu'au sol. La qualité de l'air s'en trouve dégradée. Les poussières minérales sont un constituant majeur des aérosols dans l'atmosphère et le désert du Sahara en est la plus grande source, précise Meteosuisse sur son blog.

Les incursions de poussières du Sahara sont enregistrées en Suisse depuis 2001. De manière générale, elles contribuent largement à la concentration des aérosols au-dessus de la Suisse avec des maxima pendant le printemps (de mars à juin) ainsi qu'en octobre et novembre.

La plupart des incursions (48%) ne durent que quelques heures alors qu'un quart (25%) dure plus d'un jour. Chaque année, entre 10 et 35 incursions sont mesurées, correspondant à 200 - 650 heures durant lesquelles des poussières du Sahara sont détectées au Jungfraujoch.

Ce sommet est avec Payerne une des deux stations aérologiques qui permettent de mesurer la hauteur et l’épaisseur des nuages de poussières minérales en Suisse.

/ATS