Suisse

Les cantons ne veulent pas reprendre les admissions directes

23.02.2023 12h08

Les cantons ne veulent pas reprendre les admissions directes

Les cantons sont contre une reprise du programme dit de "resettlement" pour les réfugiés particulièrement vulnérables. (Archives)

Photo: KEYSTONE/MICHAEL BUHOLZER

L'admission directe de réfugiés vulnérables en Suisse reste suspendue. Lors de l'entretien semestriel avec les cantons, Elisabeth Baume-Schneider s'est exprimée pour une reprise des admissions. Les cantons s'y opposent à cause du nombre élevé de requérants.

La prédécesseure de Mme Baume-Schneider à la tête du Département fédéral de justice et police, Karin Keller-Sutter, avait suspendu fin novembre le programme de réinstallation permettant l'admission directe de réfugiés particulièrement vulnérables. Ce programme ne va pour l'heure pas être repris, a rapporté jeudi matin la radio SRF.

Le nombre des requérants est trop élevé et la situation en Ukraine trop incertaine, a indiqué Alain Ribaux, vice-président de la Conférence des directrices et directeurs des départements cantonaux de justice et police (CCDJP) sur les ondes de SRF. Ce n'est pas le bon moment pour une reprise de ce programme, selon le conseiller d'Etat neuchâtelois.

Contactée par Keystone-ATS, la CCDJP estime qu'une reprise rapide du programme de réinstallation serait problématique. 'Plusieurs représentants des cantons l'ont signalé lors de l'échange avec la conseillère fédérale Elisabeth Baume-Schneider'.

Raison: 'la charge des cantons et des communes en lien avec les arrivées importantes en provenance d'Ukraine ainsi que le domaine régulier de l'asile'. Cela dit, le programme de réinstallation reste à l'ordre du jour, sur ce point tout le monde est d'accord.

La Conférence des directrices et directeurs cantonaux des affaires sociales (CDAS) a fait savoir que les réfugiés particulièrement vulnérables 'nécessitent une prise en charge complexe'. En raison du manque de personnel qualifié, toutes les régions manquent de personnel d'encadrement spécialisé, ce qui complique encore la situation.

Le Secrétariat d'Etat aux migrations (SEM) souligne lui aussi 'la forte sollicitation actuelle des structures d'asile et la situation tendue au niveau de l'hébergement et de l'encadrement'. La date de la reprise du programme n'est pas fixée. Une réévaluation est prévue au printemps.

Contingent de 1820 personnes

Le Département de justice et police (DFJP), quant à lui, rappelle que Mme Baume-Schneider n'agit pas de sa propre initiative, mais 'sur mandat du Conseil fédéral'. La cheffe du DFJP propose un nouveau contingent d'admission tous les deux ans. La décision revient au Sept Sages.

Les 350 personnes qui ont reçu un avis positif en octobre 2022 pourront venir en Suisse malgré la suspension du programme, a indiqué le SEM dans sa position. Elles devraient arriver d'ici fin mars.

Dans le cadre des contingents de réinstallation décidés en mai 2021, la Confédération s'était engagée à accueillir, en 2022 et 2023, 1820 réfugiés en situations particulièrement précaires. Ces personnes sont des réfugiés reconnus par l'Agence de l'ONU pour les réfugiés UNHCR.

/ATS