Suisse

Les délégués du PLR votent leurs mots d'ordre pour le 15 mai

12.02.2022 05h00

PLR: Burkart plaide pour un pragmatisme sans œillères idéologiques

Thierry Burkart, le nouveau président du PLR depuis octobre dernier, a critiqué samedi à Montreux les postures idéologiques et non pragmatiques de la gauche.

Photo: Keystone/CYRIL ZINGARO

Le président du PLR Thierry Burkart a vanté samedi à Montreux le pragmatisme de son parti face à l'idéologie et le moralisme de la gauche. Après les vagues du coronavirus, il a mis en garde contre les vagues d'indignation du PS, des Verts mais aussi de l'UDC.

Dans son premier grand discours devant une assemblée de délégués dans la peau du président, le sénateur argovien de 46 ans a critiqué le fonctionnement politique de ces trois partis. Dans chacun de leurs thèmes de prédilection, 'ce qui ne leur convient pas doit être interdit, selon la devise: ma morale vaut pour tous', a-t-il déclaré dans une allocution principalement en suisse allemand, parsemée de quelques passages en français et d’un en italien.

Citant le blocage illégal de routes par des militants proclimat, défendu par certains élus au pouvoir, M. Burkart s'est dit inquiet de voir le droit se transformer en arbitraire sous prétexte de morale. 'Ce n'est plus le droit qui est déterminant, mais la conception morale d'une minorité dans ce pays', a-t-il déploré au 2m2c de Montreux.

Le président élu il y a quatre mois a opposé les 'solutions pragmatiques et constructives' du PLR aux 'oeillères idéologiques' de la gauche. Il a critiqué les 'combats d'indignation' lancés par celle-ci au 'cas par cas' attirant un 'maximum d'attention' mais atteignant un 'minimum d'engagement sur le fond'.

Responsabilité individuelle étouffée

D'un cas particulier, la gauche en fait une règle générale et donc une loi, réduisant ainsi petit à petit la liberté de l'individu, étouffant la responsabilité individuelle, a-t-il dit en substance. 'Peu à peu, notre société s'étouffe dans un fatras de bureaucratie, avec de graves conséquences pour la capacité d'innovation des individus et donc pour la prospérité de notre pays', a-t-il affirmé.

'Les start-ups et PME ont, au contraire, besoin d'air pour respirer et offrir des emplois d'avenir', a-t-il poursuivi.

Pêle-mêle, il a notamment accusé la gauche de vouloir détruire le modèle éprouvé de prévoyance vieillesse en s'attaquant à la réforme de l'AVS ou jugé que sa lutte contre le renforcement de Frontex était un coup porté à la sécurité et à la liberté de la Suisse.

Le nucléaire en débat

Le conseiller aux Etats argovien a terminé son discours sur un autre grand défi pour le pays: la sécurité de l'approvisionnement en électricité.

Face aux incertitudes d'une sortie du nucléaire décidée par le peuple et à la lenteur du développement des énergies renouvelables, et alors que la consommation d'électricité ne va cesser d'augmenter d'ici 2050, il a plaidé pour des solutions à court et long terme, sans craindre de mélanger différentes mesures et tout en respectant l'objectif de neutralité carbone d'ici 2050.

M. Burkart a notamment prôné une ouverture du marché de l'électricité aux privés et une offensive dans le domaine du photovoltaïque, passant par une simplification et accélération des procédures d'installation.

S'agissant de l'énergie nucléaire, il a tenu à souligner que son parti n'exigerait jamais qu'une centrale nucléaire soit construite dans l'immédiat mais qu'on pouvait l'envisager à plus long terme et en dernier recours si les autres technologies ne pouvaient pas assurer les besoins en électricité dans le futur.

'Et seule une technologie nucléaire plus développée, de nouvelle génération, est envisageable', a-t-il insisté. Les délégués devaient justement débattre d'une résolution à ce sujet lors de cette assemblée.

/ATS