Suisse

Les dépenses de santé augmenteront de 2,9 % cette année

15.11.2022 10h00

Les dépenses de santé augmenteront de 2,9 % cette année

Les dépenses de santé devraient s'élever à 89,5 milliards de francs cette année, contre 86,9 milliards en 2021. Le KOF prévoit des dépenses de 92,7 milliards pour 2023 et de 95,6 milliards pour 2024 (photo symbolique).

Photo: KEYSTONE/GEORGIOS KEFALAS

Les dépenses de santé augmenteront de 2,9% cette année pour s'élever à 89,5 milliards de francs. La hausse atteindra 3,6% en 2023 et 3,1% en 2024, selon les prévisions du KOF. Pour 2020, la hausse devrait être de 4,4%.

Les dépenses de santé 'augmentent moins fortement que les années précédentes, en comparaison avec les performances économiques', a indiqué mardi le centre de recherches conjoncturelles de l'EPFZ (KOF). La hausse annuelle moyenne sera de 3,5% pour les années 2021 à 2024, contre 2,9% en moyenne pour les dix années précédentes et 4% pour la période 2001-2010.

Pour 2021, le KOF prévoit des dépenses de santé de 86,9 milliards de francs (9993 francs par habitant). Elles devraient s'élever à 89,5 milliards en 2022 (10'190 francs), 92,7 milliards en 2023 (10'416 francs) et 95,6 milliards en 2024 (10'612 francs).

11,9% du PIB en 2021

Les dépenses de santé en 2021 représentent 11,9% du produit intérieur brut (PIB), contre 12% l'année précédente. Pour 2022, le KOF prévoit 11,6% et 11,8% pour 2023 et 2024. Pour les dix années précédentes, les dépenses de santé représentaient 11,1% du PIB et 9,8% pour la période 2001-2010.

De 2020 à 2022, la pandémie 'a eu un impact considérable sur le système de santé suisse', écrit le KOF. Les conséquences devraient se faire sentir 'pendant un certain temps', notamment parce que des traitements médicaux ont été reportés pendant les phases aiguës de la pandémie et en raison de la probabilité 'difficilement estimable' de nouvelles vagues d'infections, de maladies graves et des conséquences à long terme des maladies liées au coronavirus.

La pandémie a entraîné en 2020 'une contribution à la croissance inhabituellement élevée de la part de l'Etat en comparaison historique pour la Suisse', souligne le KOF. Cette évolution s'est déjà inversée en 2021 et se normalisera d'ici 2024, en supposant que la pandémie ne nécessite pas un engagement financier accru de la part de l'Etat.

Ménages privés

Le deuxième fait marquant de 2021 est 'la forte contribution à la croissance des dépenses de santé supportées par les ménages privés', constate le KOF. Les coûts des tests Covid qui ne sont pas pris en charge ou qui ne sont pas remboursés par la Confédération devraient être en grande partie responsables de cette situation.

En temps normal, la Confédération ne participe que peu au financement des dépenses de santé. L'année 2020 constitue une exception, car Berne a pris en charge une grande partie des coûts des tests de dépistage et a approvisionné la population en vaccins. 'Les flux de financement devraient toutefois revenir à la normale dans les années à venir, à moins que la pandémie ne réserve à nouveau quelques surprises désagréables', ajoute le KOF.

'Les caisses maladie auraient pu couvrir les coûts du coronavirus avec leurs réserves et ainsi éviter la hausse drastique des primes de 6,6 % pour 2023 si la classe politique n'avait pas contraint à la réduction des réserves à un moment inopportun', estime Felix Schneuwly, expert 'assurance maladie' chez Comparis.

Mise en garde

Il met en garde que des petites et moyennes caisses maladie pourraient augmenter leurs primes en cours d'année. 'Plusieurs caisses ont réduit leurs réserves trop rapidement et trop massivement', estime l'expert de Comparis.

Les interventions politiques dans les réserves des caisses maladie 'ont toujours provoqué un choc des primes' qui entraîne à chaque fois 'une forte rotation de la clientèle', constate Felix Scheuwly. Chaque caisse devant constituer des réserves pour sa nouvelle clientèle, une forte augmentation de clients pourrait 'mettre en péril la solvabilité des caisses concernées'.

Prévisions à prendre avec des pincettes

Les prévisions du KOF 'doivent être prises avec des pincettes', souligne Felix Schneuwly. 'Compte tenu de la pénurie de main-d'oeuvre qualifiée, de l'inflation et des revendications politiques pour une plus grande sécurité de l'approvisionnement, les prévisions pourraient s'avérer finalement trop optimistes'.

Protéger certaines caisses de la faillite ne relève pas des tâches de l'Office fédéral de la santé publique (OFSP). En cas de faillite, les assurés peuvent changer de caisse et les créanciers seraient remboursés par le fonds d'insolvabilité des assureurs, explique l'expert. Il demande donc la fin de l'approbation des primes par l'OFSP.

/ATS