Suisse

Les espions suisses ont un nouveau chef

10.11.2021 14h17

Les espions suisses ont un nouveau chef

Photo: KEYSTONE/LUKAS LEHMANN

La Confédération tient son nouveau chef des services secrets. Le Valaisan Christian Dussey sera le prochain directeur du Service de renseignement (SRC) dès le 1er avril 2022. L'actuel ambassadeur de Suisse en Iran a été nommé mercredi par le Conseil fédéral.

A 55 ans, Christian Dussey 'remplit pleinement les exigences de la fonction', écrit le Conseil fédéral. Il dispose d'une expérience de conduite tant sur le plan opérationnel que stratégique.

Christian Dussey connaît très bien le domaine du renseignement au plan national comme international, note le gouvernement. En parallèle de sa carrière diplomatique, il a aussi été officier d'état-major général dans l'armée.

Départ de M. Gaudin

Il remplacera Jean-Philippe Gaudin. Le Vaudois nommé par Guy Parmelin en 2018 a quitté le SRC au 31 août. Mis au courant de l'affaire Crypto, qui concernait ses prédécesseurs, il a informé le Conseil fédéral trop tard, ce qui lui a été reproché dans un rapport de la Délégation des commissions de gestion du Parlement.

Pour rappel, la CIA et les services de renseignement allemands ont écouté, grâce à des appareils de chiffrement de l'entreprise Crypto AG dotés de systèmes 'vulnérables', les conversations de plus de 100 Etats étrangers.

Conseiller de Ruth Dreifuss

M. Dussey a obtenu sa licence en sciences sociales et économiques à l'Université de Fribourg en 1990. Il a ensuite étudié les relations internationales à Washington et à Boston.

Le diplomate a déjà oeuvré pour l'ancien service de renseignement stratégique du Département fédéral de la défense (DDPS). Il est ensuite entré au Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) en 1996. Il a notamment travaillé à Moscou et, en 1999, été l'assistant diplomatique de la présidente de la Confédération Ruth Dreifuss.

Crises

Passé par le Centre de gestion de crise du DFAE, il a notamment eu à gérer l'enlèvement des deux Suisses au Pakistan en 2011 par un groupe affilié à Al-Quaïda. En 2013, il est nommé directeur du Centre de politique de sécurité de Genève avec le titre d'ambassadeur.

En décembre 2020 enfin, le Conseil fédéral le nomme ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire en Iran, poste qu'il occupe depuis cette année. En Iran, la Suisse représente notamment les intérêts américains et ceux de l'Arabie saoudite en tant que puissance protectrice.

Menaces

Sous la houlette de Jean-Philippe Gaudin, le SRC a pu être étoffé. Une centaine de nouveaux postes doivent être créés pour renforcer les domaines de la lutte contre le terrorisme et l'extrémisme violent. Car le SRC estime que la Suisse fait face à des menaces.

Dans un rapport publié en juin denier, le SRC relevait que le Covid-19 marque l'environnement sécuritaire suisse. La pandémie et les mesures de protection ont généré une forte pression vers la numérisation, élargissant la surface d'attaque pour les cyberattaques. Et le SRC examine une éventuelle implication de groupes extrémistes violents dans le milieu des sceptiques face aux mesures contre la pandémie.

Commission de sélection

Pour trouver la perle rare, la cheffe du DDPS Viola Amherd a eu recours à une commission de sélection. Elle était composée du secrétaire général du DDPS, Toni Eder, de son suppléant, Marc Siegenthaler, de la conseillère d'Etat vaudoise Béatrice Métraux, du conseiller d'Etat bernois Philipp Müller et du conseiller d'Etat st-gallois et président de la conférence des directeurs cantonaux de justice et police Fredy Fässler.

/ATS