Suisse

Les femmes enceintes particulièrement vulnérables au coronavirus

05.11.2021 11h11

Les femmes enceintes particulièrement vulnérables au coronavirus

Photo: KEYSTONE/JEAN-CHRISTOPHE BOTT

Les cellules du placenta humain peuvent être infectées par le SARS-CoV-2, ont découvert des équipes de recherche bernoise et lausannoise. Le virus peut également y proliférer et infecter les cellules placentaires avoisinantes.

'C'est une avancée majeure dans notre compréhension du Covid-19 pendant la grossesse', souligne Marco Alves, chef de groupe à l'Institut de virologie et d'immunologie de Berne (IVI). Des milliers de particules virales infectieuses peuvent être rapidement produites dans le placenta, explique le professeur, cité dans un communiqué publié vendredi.

Les équipes de recherche, dont les résultats ont été publiés dans le magazine scientifique Cell Reports Medicine, ont également observé que l'expression du récepteur au SARS-CoV-2 dans le placenta est très variable et propre à chaque grossesse. Cela pourrait expliquer pourquoi il y a parfois un passage du virus chez le foetus.

Risque fortement augmenté

Par rapport à la population générale du même âge, les femmes enceintes ont un risque augmenté de 70% d'être infectées par le SARS-CoV-2, rappellent les chercheurs. Si elles sont infectées, le risque d'admission aux soins intensifs est de l'ordre de 5% à 10%, explique David Baud, chef du Service d'obstétrique du CHUV.

Le risque d'accouchement prématuré augmente lui de deux à trois fois. La proportion de risque est similaire en ce qui concerne la mort du foetus in utero lorsque la femme enceinte est infectée. Les femmes enceintes et leur foetus sont donc à considérer comme particulièrement vulnérables au coronavirus.

'Le fait que le virus peut infecter et proliférer dans le placenta montre la nécessité d'être vaccinée', relèvent les deux chercheurs. Ce d'autant que les vaccins à ARN messager n'augmentent pas le risque pour la mère et l'enfant.

L'ARN messager ne passe en effet pas chez le foetus. A contrario, les anticorps développés par la mère passent la barrière placentaire et vont donc protéger l'enfant.

/ATS