Suisse

Les infractions « numériques » ont augmenté d'un quart en Suisse

28.03.2022 09h00

Les infractions "numériques" ont augmenté d'un quart en Suisse

Les infractions numériques ont augmenté l'an dernier en Suisse (Image d'illustration).

Photo: KEYSTONE/dpa/Stefan Jaitner

Le nombre d'infractions 'numériques' a bondi de 24% en Suisse l'an dernier. Quelque 30'351 délits de ce type ont été enregistrés par la police, contre 24'398 en 2020, selon l'OFS. Globalement, les infractions, notamment pénales, sont toutefois en baisse.

Pour cette seconde année de publication en matière de criminalité numérique, une augmentation des infractions rapportées et dénoncées à la police était attendue, a souligné lundi l'Office fédéral de la statistique (OFS) dans sa Statistique policière de la criminalité (SPC). On compte une moyenne de 83 dénonciations par jour. Pratiquement 88% d'entre elles concernent le domaine de la 'cybercriminalité économique'.

La hausse s'est concentrée sur les 'cyberescroqueries'. Détaillées pour la première fois cette année, deux types d'arnaques prédominent: la non-livraison de marchandises vendues sur des sites de petites annonces (6884 infractions) et l'usurpation des systèmes de paiement personnels ou de l'identité (voire de toutes données d'identification personnelle) pour commettre des fraudes (6670).

Selon la Conférence des commandants des polices cantonales (CCPCS), la numérisation croissante du quotidien favorise cette tendance à la hausse. Les conditions de vie durant la pandémie de coronavirus ont également eu un impact.

Plusieurs cantons à l'image de Genève ou du Jura ont renforcé leurs effectifs d'agents consacrés à la cybercriminalité ou ont monté des structures ad hoc. A Fribourg, un commissaire dédié à ce domaine a été nommé.

Moins d'homicides, plus de viols

Globalement, les infractions sont en baisse au total entre 2020 et 2021, tant pour celles relevant du code pénal (-1,6%), que de la loi sur les stupéfiants (-11,2%), ou de la loi sur les étrangers et l'intégration (-3,3%), relève la SPC. Le nombre d'infractions pénales (415'008 au total) diminue pour la neuvième fois consécutive.

Le nombre d'homicides a notamment été l'un des plus bas depuis le début du relevé statistique en 1982, avec 42 cas l'an dernier, contre 47 en 2020. La majorité (54,8%) ont été commis dans la sphère domestique. Quinze femmes et un homme ont été tués dans le cadre d'une relation de couple actuelle ou ancienne. Trois enfants ont été tués par l'un des parents. Au total, 19'341 infractions ont été enregistrées par la police dans le domaine domestique (-4%).

Le nombre total d'actes de violence grave dénoncés est resté stable en 2021, avec 1665 infractions. Un repli s'observe du côté des homicides (consommés ou tentés) ou des lésions corporelles graves, mais le nombre de viols a augmenté de 44 cas, pour un total de 757. Il s'agit de la valeur la plus élevée de la dernière décennie.

Les violences envers les autorités ou les fonctionnaires restent à un haut niveau, avec 3557 infractions. Ce chiffre est similaire à celui de l'année précédente.

Davantage de mineurs impliqués

L'an dernier, 82'284 personnes ont été prévenues pour des infractions au code pénal. Ce chiffre se répartit entre 13,3% de mineurs, 15,9% de jeunes adultes et 70,9% d'adultes. Par rapport à l'année précédente, le nombre d'adultes (-1%) et de jeunes adultes (-5,8%) impliqués a diminué, contrairement à celui des mineurs (+3,5%).

Les mineurs commettent en majorité des infractions de moindre gravité, comme des dommages à la propriété sans vol (2260 prévenus mineurs), des vols à l'étalage (1890) ou des voies de fait (1057). Cependant, 3455 ont été dénoncés pour des actes de violence, soit une hausse de 2,7% sur un an.

En ne considérant que les infractions graves de violence, la hausse atteint même 14,5%, souligne la SPC. L'ensemble des violences commises par des mineurs augmente donc pour la sixième année consécutive.

Toujours moins de cambriolages

Le nombre de cambriolages est lui en baisse constante depuis 2012. L'an dernier, 31'186 cas ont été recensés, soit 5% de moins qu'en 2020. Les lieux les plus exposés restent les appartements et les maisons, avec 17'074 effractions.

La plupart des vols, comme les vols non spécifiés (-1912) et les vols à la tire (-1723) ont diminué. En revanche, ceux commis sur ou dans un véhicule ont augmenté de 995 infractions. Par ailleurs, 8919 vélos électriques ont été dérobés, un chiffre qui a bondi de 47% entre 2020 et 2021. Les vols de bicyclettes classiques ont baissé de 11%, mais restent majoritaires.

/ATS