Les personnes vaccinées ont plus peur pour leur entourage
La dernière enquête de la Swiss Corona Stress Study menée en novembre par l’Université de Bâle montre que le stress psychologique reste élevé, avec 19% de personnes souffrant de symptômes dépressifs graves. Des différences entre vaccinés et non vaccinés sont relevées.
Plus de 11'000 personnes issues de toute la Suisse ont participé à cette 4e enquête, dont 58% de vaccinées. Les différences les plus importantes avec les non vaccinées se situent au niveau du stress provoqué par les mesures comme l’obligation de présenter un certificat, a indiqué mardi l'alma mater bâloise dans un communiqué.
La majorité des personnes non vaccinées (73%) perçoit cette contrainte comme très pesante, tandis que 30% des vaccinées y voient un grand soulagement et 17% la considèrent comme neutre. Le stress provoqué par les conflits au sein de la famille, entre amis ou sur le lieu de travail par les mesures est de même nettement plus élevé chez les non vaccinées.
Le stress des vaccinées
A l'inverse, l'étude relève un stress plus élevé chez les personnes vaccinées concernant la crainte liée aux conséquences du Covid-19 sur la santé, comme la peur qu’une personne de l’entourage proche puisse tomber gravement malade.
De même, la crainte de souffrir soi-même d’un Covid long en cas d’infection, ou que les enfants puissent ramener le coronavirus à la maison et contaminer les parents ou grands-parents, est plus forte chez les personnes vaccinées que non vaccinées.
Parmi les personnes interrogées dont les enfants sont âgés de 4 à 11 ans (2079 personnes au total), seuls 17% des parents vaccinés ne craignent pas du tout que leur enfant soit infecté par le coronavirus, contre 68% des parents non vaccinés.
Symptômes dépressifs graves
La proportion des personnes interrogées présentant des symptômes dépressifs graves est de 19%, le statut vaccinal ne jouant pas un rôle significatif. Cette proportion était de 9% en avril 2020 (semi-confinement), de 12% en mai 2020 (assouplissements partiels) et de 18% en novembre 2020 (deuxième vague).
Comme les précédentes études l'avaient déjà montré, les jeunes et les personnes en situation financière précaire sont les plus touchés. Les chercheurs relèvent également une tendance à la hausse pour ce qui est de la consommation de tranquillisants, de somnifères, d'alcool, de tabac et de cannabis.
Chez les 14 à 24 ans, la pression scolaire est le facteur de stress le plus important. Dans ce groupe, la part de ceux présentant des symptômes dépressifs graves est de 33%.
L'étude menée de manière anonyme n'est pas représentative de la population, selon les auteurs, mais les résultats sont néanmoins 'statistiquement hautement significatifs'. Elle est en phase de pré-publication.
/ATS