Suisse

Marco Chiesa chauffe l'UDC contre la loi climatique et la gauche

22.10.2022 11h27

L'UDC veut éviter un "nouveau virage à gauche" en 2023

Devant les délégués de l'UDC, Marco Chiesa a appelé à la mobilisation pour le référendum contre la loi sur les objectifs climatiques et contre une nouvelle progression des roses-verts aux élections fédérales de 2023.

Photo: KEYSTONE/URS FLUEELER

A un an des élections fédérales, l'UDC appelle à 'éviter un nouveau virage à gauche' en 2023. Réuni samedi en assemblée des délégués à Lucerne, le parti s'est mobilisé contre l'immigration et la politique climatique, ainsi que pour la défense du pouvoir d'achat.

En ouverture de l'assemblée, le président de l'UDC Marco Chiesa a qualifié la loi sur les objectifs de la protection du climat de 'dangereuse loi écologiste'. Adoptée durant la session d'automne des Chambres fédérales, elle constitue un contre-projet indirect à l'initiative pour les glaciers, qui a été retirée. L'UDC a lancé le référendum contre cette loi.

Selon Marco Chiesa, le texte conduit à l'interdiction du mazout, du gaz, de l'essence et du diesel 'en pleine crise énergétique'. Elle va encore aggraver la crise de l'électricité, et entraîner une nouvelle augmentation des prix, a dénoncé le conseiller aux Etats tessinois.

Le 'danger' de la politique rose-verte

En vue des élections fédérales d'octobre 2023, l'UDC a clairement désigné la politique rose-verte comme principale adversaire. Celle-ci ne se limite pas au PS et aux Verts, mais s'étend parfois même au-delà du centre.

Marco Chiesa a martelé qu'un 'nouveau virage à gauche comme en 2019' représenterait la fin de la prospérité, de la liberté et de l'indépendance de la Suisse. Et d'ajouter que la politique rose-verte 'détruit tout ce qui a fait le succès de la Suisse', prédisant que le pays allait 's'effondrer' si son avancée n'était pas stoppée.

La gauche rose-verte signifie 'des prix de l'essence dépassant largement les deux francs par litre', a mis en garde le Tessinois. Quant à la conseillère fédérale socialiste Simonetta Sommaruga, elle 'refuse d'admettre l'échec de la Stratégie énergétique 2050 et poursuit sa politique kamikaze'.

La crise énergétique n'est pas la conséquence de la guerre en Ukraine. Elle est 'faite maison', a pour sa part lancé le conseiller national Christian Imark (SO).

Le directeur de campagne de l'UDC, Marcel Dettling, a aussi dénoncé les roses-verts qui 'détruisent l'agriculture et l'économie alpestre avec leur rêve de loup'. Pour faire reculer la gauche, le conseiller national schwyzois veut gagner 100'000 voix supplémentaires aux prochaines élections fédérales.

Moins d'immigration et de taxes

Plusieurs intervenants sont montés à la tribune pour exiger une réduction de l'immigration, accusée par l'UDC de renforcer la criminalité, de peser sur les dépenses sociales, d'aggraver la pénurie énergétique ou encore de pousser les primes maladie à la hausse. Le conseiller national Mike Egger (SG) a demandé un moratoire sur l'accord de libre-circulation avec l'Union européenne.

Pour renforcer le pouvoir d'achat de la population suisse, le conseiller national zurichois Alfred Heer a présenté les principales revendications du parti en la matière, comme une déduction fiscale intégrale des primes maladie, une réduction des taxes et des impôts sur l'énergie ou encore d'importantes réductions d'impôts.

La conseillère nationale genevoise Céline Amaudruz a accusé l'Etat d'utiliser la protection du climat et de la nature comme prétexte pour surtaxer les automobilistes et faire passer les propriétaires à la caisse en matière de chauffages écologiques.

De son côté, le conseiller national soleurois Walter Wobmann a attaqué la politique des transports des villes dirigées par la gauche. Il a dénoncé les entraves au trafic automobile et son ralentissement, soulignant que l'UDC s'engage pour le libre choix du moyen de transport, contre les interdictions et les prescriptions.

Maurer acclamé

Marco Chiesa est aussi revenu sur la démission du conseiller fédéral zurichois de son parti, Ueli Maurer. Il lui a rendu hommage, soulignant que la Suisse perdait 'l'un des meilleurs conseillers fédéraux de notre histoire'. Les délégués ont accueilli ces propos par de longs applaudissements.

Dans ce qui pourrait être son dernier discours devant son parti en tant que conseiller fédéral, Ueli Maurer a promis de continuer à répandre le 'virus de l'UDC', même après son mandat au gouvernement. 'Celui-ci rend heureux et ne nécessite donc pas de masques ni de vaccins', a-t-il ironisé.

Le ministre sortant est également revenu sur sa déclaration polémique sur les personnes du genre neutre, assumant une provocation délibérée. Il dit s'inquiéter non seulement de l'immigration, mais aussi de la culture 'woke'.

La succession à Ueli Maurer au Conseil fédéral n'a pas officiellement été abordée lors de cette assemblée des délégués.

/ATS