Marco Sieber a entamé sa formation d'astronaute
La nouvelle volée d'astronautes avec, de gauche à droite, Marco Sieber (Suisse), Raphaël Liégeois (Belgique), Rosemary Coogan (Grande-Bretagne), Pablo Álvarez Fernández (Espagne) et Sophie Adenot (France).
Photo: KEYSTONE/dpa/Rolf VennenberndLa nouvelle classe de candidats astronautes de l'Agence spatiale européenne (ESA), parmi lesquels le Suisse Marco Sieber, s'est montrée 'enthousiaste' au terme de son premier mois d'apprentissage. Ils seront officiellement consacrés au printemps 2024.
La nouvelle volée est venue devant les médias mercredi lors d'une conférence de presse au Centre européen des astronautes à Cologne (D). Elle comprend, outre Marco Sieber, le Belge Raphaël Liégeois, la Française Sophie Adenot, l'Espagnol Pablo Álvarez Fernández et la Britannique Rosemary Coogan.
Leur formation de base est appelée à se poursuivre jusqu'à fin mai 2024. De 2025 à 2030, chacun des cinq devrait avoir eu l'opportunité d'opérer au moins une mission longue (sans doute six mois) sur la Station spatiale internationale (ISS). Avant peut-être que l'un ou l'autre ne participe, à partir de 2030, au programme d'exploration lunaire Artemis, lui-même préparatoire d'une future mission pour Mars.
'Je me réjouis surtout de l'enseignement pratique', a déclaré Marco Sieber devant la presse. Le premier mois a été consacré principalement à des cours de biologie et de physique ainsi qu'à un entraînement sportif, a ajouté le médecin bernois de 34 ans.
La nouvelle volée d'astronautes de carrière de l'ESA avait été annoncée en novembre dernier au terme d'un processus de sélection portant sur 22'500 candidatures, dont 668 venues de Suisse.
Sur les traces de Nicollier
Marco Sieber a effectué son gymnase à Berthoud (BE), avant d'obtenir un doctorat en médecine de l'Université de Berne, consacré à la chirurgie robotisée. Au moment de sa nomination, il travaillait comme médecin-assistant en urologie au Centre hospitalier de Bienne.
Parachutiste dans l'armée, il possède une licence de pilote privé. Il a également travaillé comme médecin urgentiste sur hélicoptère et comme anesthésiste à Berne et Interlaken (BE). Il a aussi été médecin-chef auprès de la Swisscoy au Kosovo. Outre le suisse allemand et l'allemand, il maîtrise l'anglais et le français.
Le Bernois est désormais bien placé pour succéder un jour au pilote militaire et astrophysicien Claude Nicollier, seul Suisse à s'être rendu dans l'espace, où il a passé plus de mille heures. Le Vaudois a effectué quatre vols avec la navette spatiale de la NASA et notamment réparé le télescope spatial 'Hubble'.
Cette nouvelle promotion vient rejoindre les sept astronautes européens déjà en service, issus de la promotion 2009, qui comptait une femme. La nationalité des astronautes tient compte des équilibres entre pays et de leur contribution financière au budget de l'ESA.
Combinaisons de vol
'On a reçu nos combinaisons de vol hier, ce sont des petits éléments comme ça qui font que le rêve se matérialise encore un peu plus', a indiqué pour sa part le Belge Raphaël Liégeois, 35 ans.
Les élèves astronautes doivent suivre en moyenne 4 à 6 heures de cours par jour, auxquelles s'ajoutent l'entraînement physique et les heures d'étude. Le premier mois d'apprentissage a classiquement débuté par une information sur l'ESA et ses programmes spatiaux, avant le passage à des matières techniques, notamment la biologie appliquée en station spatiale.
Cette semaine, les candidats ont effectué des tests en piscine profonde, qui préparent aux sorties dans l'espace. La formation technique se poursuivra avec l'apprentissage du fonctionnement de Columbus, le module-laboratoire européen de l'ISS, ainsi que l'apprentissage du russe, qui reste indispensable sur l'ISS, où Moscou continue d'exploiter un segment de la station malgré les ruptures géopolitiques.
/ATS