Suisse

Médecins suisses les plus satisfaits de leur profession

14.02.2023 12h36

Médecins suisses les plus satisfaits de leur profession

La majorité des médecins suisses interrogés (81 %) estiment que la qualité des traitements qu’ils ont proposés est aussi bonne qu’avant la pandémie (image symbolique).

Photo: KEYSTONE/MARTIN RUETSCHI

Les médecins de famille et les pédiatres suisses sont les plus satisfaits de leur profession en comparaison internationale, selon une étude. En revanche, près de la moitié des praticiens interrogées (43%) jugent leur métier très ou extrêmement stressant.

Plus de la moitié des médecins de premiers recours helvétiques (57,9%) sont 'extrêmement' ou 'très' satisfaits de leur profession, selon une étude menée dans dix pays sous l'égide de la fondation Commonwealth Fund et relayée mardi par l'Office fédéral de la santé publique (OFSP). Le niveau de satisfaction a toutefois nettement baissé par rapport à 2019, comme dans presque tous les pays étudiés.

Les médecins helvétiques se classent malgré cela en première position devant leurs collègues suédois (51,5%) et australiens (46,6%). Les médecins britanniques ferment la marche avec moins d'un quart d'entre eux (23,6%) se déclarant satisfaits de leur travail. Ils sont précédés par leurs confrères français (27,3%) et allemands (29,6%).

Pas moins de 72% des sondés suisses sont en outre satisfaits, à divers degrés, de leur équilibre entre le travail et la vie privée. Les médecins de premiers recours en Suisse sont aussi ceux qui donnent la meilleure évaluation de leur propre système de santé. Plus de 90% des professionnels interrogés jugent la performance générale du système de santé helvétique comme bonne voire très bonne.

Stress en hausse

En revanche, près de la moitié des sondés (43%) considèrent leur métier comme très ou extrêmement stressant, un pourcentage en hausse par rapport à 2019 (37%). La pandémie de Covid-19 pourrait être une cause de cette hausse, car plus de la moitié des médecins (56%) ont indiqué que la charge de travail avait légèrement ou considérablement augmenté durant cette période, écrit l'OFSP.

Malgré cela, le ratio helvétique reste plus bas que dans la plupart des autres pays analysés. Seuls les Pays-Bas connaissent un pourcentage plus faible (31%). Les plus stressés sont les Britanniques (71%), les Allemands (68%) et les Suédois (66%).

Le temps consacré aux travaux administratifs représente un gros problème pour plus de deux tiers des médecins helvétiques (68%), une proportion en hausse depuis 2019 (61%). C'est aussi le plus haut taux en comparaison internationale. L'OFSP précise qu'une grande partie des médecins interrogés déclarent toutefois consacrer moins de 10% de leur temps de travail aux tâches administratives.

Manque de relève

Près de la moitié des médecins de premiers recours en Suisse (48%) ont 55 ans et plus, une part élevée par rapport aux autres pays. Depuis 2012, la médecine de famille s'est féminisée, passant d'un tiers (30%) de femmes à pratiquement la moitié (46%) en 2022. Malgré cela, la relève en médecine de famille est encore trop faible, en particulier chez les hommes, note l'OFSP.

Les médecins travaillent de plus en plus en cabinets de groupe. Ils sont désormais deux tiers (67%) à exercer dans de telles structures contre 44% en 2012. Les longues semaines sont tendanciellement à la baisse, mais concernent encore la moitié des professionnels interrogés, qui travaillent 45 heures ou plus. C'était le cas de 68% des médecins en 2012.

Pour l'association Médecins de famille et de l’enfance Suisse, le besoin de relève est urgent. De plus, étant donné que les principales valeurs de l'étude sont à la baisse, il est important 'de veiller à mettre en place les bonnes conditions-cadres à temps et à différents niveaux'.

La présidente de la Fédération des médecins suisses (FMH) Yvonne Gilli demande, elle aussi, une amélioration des conditions-cadres. Cela passe par une réduction des tâches administratives, une augmentation du nombre de places d'études de médecine en Suisse et la mise en place de systèmes de tarification et de financement qui répondent aux besoins actuels.

La Suisse participe régulièrement à l'étude 'International Health Policy Survey'. La partie helvétique a été réalisée sur mandat de l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) et en étroite collaboration avec la FMH. En tout, 1114 médecins de premiers recours, qui englobent la médecine interne générale, la pédiatrie et les médecins praticiens, issus des trois grandes régions linguistiques du pays, y ont pris part.

/ATS