Suisse

Natallia Hersche veut s'engager politiquement après sa libération

27.02.2022 12h37

Natallia Hersche veut s'engager politiquement après sa libération

Natallia Hersche, 52 ans, a été libérée de manière inattendue il y a un peu plus d'une semaine après 17 mois de captivité au Bélarus.

Photo: KEYSTONE/EPA/MICHAEL BUHOLZER

Après sa libération de prison au Bélarus, Natallia Hersche, double nationale suisse et bélarusse, veut continuer à s'engager politiquement: elle pourrait s'imaginer accepter des tâches auprès de l'opposition bélarusse, a-t-elle déclaré dans un entretien.

Début mars, Mme Hersche fera également une excursion politique au Palais fédéral, répondant à une invitation de la conseillère nationale socialiste saint-galloise Barbara Gysi, dit-elle dimanche dans la 'NZZ am Sonntag'.

Natallia Hersche, 52 ans, a été libérée de manière inattendue il y a un peu plus d'une semaine après 17 mois de captivité. Elle s'en est bien sûr beaucoup réjouie, mais a aussi eu un peu de mal au début.

'Cela ressemblait en effet à un échange': la Suisse reconnaissait le président Alexandre Loukachenko en remettant au ministère des affaires étrangères bélarusse une copie des lettres de créance de la nouvelle ambassadrice de Suisse à Minsk, et en contrepartie elle était libérée, selon elle.

Elle a été quelque peu rassurée par le fait que le secrétaire d'État adjoint du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE), Johannes Matyassy, ait souligné lors de la conférence de presse à l'aéroport de Zurich que la Suisse ne reconnaissait pas les gouvernements, mais seulement les États.

'Je devais faire quelque chose'

Natallia Hersche, qui vivait à Saint-Gall, suivait la politique au Bélarus depuis des années et avait également écrit des lettres de lecteurs, a-t-elle indiqué à la 'NZZ am Sonntag'. 'Je me suis toujours levée pour appeler un mensonge un mensonge'. Autour des élections présidentielles de l'été 2020 au Bélarus, il y avait beaucoup de mensonges. 'Je devais faire quelque chose'.

En septembre 2020, la double nationale a participé à une manifestation à Minsk. Elle a été arrêtée et condamnée à une peine de deux ans et demi de prison.

Combat pour la justice

Elle décrit son séjour en prison comme une période sombre et parle de torture: lorsqu'elle a refusé de coudre des uniformes, elle a été placée dans une pièce exiguë, froide et humide. Elle a dû dormir sur un lit en bois sans matelas ni couverture. Pour se réchauffer, elle a commencé à faire du jogging sur place.

Dans l'interview, elle justifie le fait qu'elle n'ait pas perdu sa force par son combat pour la justice: elle s'est dit qu'elle se battrait contre ce jugement injuste, où qu'elle soit. Elle explique de la même manière le fait qu'elle n'ait pas signé de demande de grâce pour être libérée: 'Parce que je suis innocente'.

/ATS