Plus de 300 Suisses participent à la "March to Gaza"
Des citoyens du monde entier se sont rassemblés en Égypte. Ils prévoient de marcher jusqu’à Rafah, pour réclamer l’entrée de l’aide humanitaire à Gaza. Parmi eux, plus de 300 Suisses. Nom de l’opération: March to Gaza.
Ces derniers jours, ils sont partis au compte-goutte depuis l’aéroport de Genève. Les marcheurs et marcheuses de la marche globale pour Gaza ont prévu de quitter le Caire ce vendredi matin. Ils espèrent joindre El Arich, une ville du Sinaï Nord. De là, ils prévoient de marcher 50 kilomètres dans le désert en direction de Rafah.
Parmi eux un père de famille suisse, il se fait appeler Amiroots: «Je vois ce qu’il se passe, je suis la situation des Palestiniens depuis 20 ans, c’est encore pire depuis 18 mois. Là il y a une possibilité à mon échelle d'agir. L’hésitation n’a pas été très longue et je me suis lancé» raconte-t-il.
Même s’il s’est décidé rapidement, participer à la marche implique des sacrifices: «J’ai dû vite prendre le billet d’avion, j’ai dû poser des vacances supplémentaires, et puis j’ai une famille, je sais que c’est dur pour eux…» admet le marcheur.
«On va là-bas pour mobiliser nos gouvernements»
Deux jours plus tôt, un des coordinateurs suisses de la Marche a lui aussi pris un avion pour le Caire. À ses yeux, l’objectif est clair:
«On va là-bas pour mobiliser nos gouvernements, leur montrer qu’on bouge. Il faut isoler Israël par des sanctions, il faut condamner les criminels de guerre et laisser entrer cette aide humanitaire. Les mères ne peuvent plus allaiter leurs enfants, toute une génération est en train de mourir, les femmes font des fausse-couches, c’est un drame humanitaire absolu» martèle Samuel Crettenand.
Des manifestants devant le consulat israélien
Plus de 300 Suisses se sont envolés vers le Caire, pendant que d’autres se mobilisent ici: ce matin, des manifestants se sont rassemblés devant le consulat d’Israël à Genève. Ils réclament eux aussi la levée du blocus sur l’aide humanitaire.
«Tout le monde voit qu’il y a un génocide en cours, et il faut qu’il y ait des actions. Elles ne peuvent être menées que par les pouvoirs politiques, donc aujourd’hui on dénonce la politique génocidaire d’Israël, mais aussi la complicité de la Suisse qui n’a pris aucune sanction pour un cessez-le-feu immédiat entre le Hamas et Israël» fustige Mickaël Béday, organisateur de la manifestation.
Retirer les investissements insraéliens de la CPEG
Parmi les pénalités réclamées par les manifestants: des sanctions économiques. «On veut que la Caisse de prévoyance de l’État de Genève (CPEG) désinvestisse de ses obligations de l’État israélien. Il y a environ deux millions qui proviennent des cotisations des employés du public à Genève qui sont directement investis dans les obligations souveraines israéliennes» dénonce Alain Magnenat, membre de l'assemblée des délégués de la CPEG.
Les marcheurs et marcheuses de plusieurs dizaines de pays tentent maintenant de se rassembler en Égypte. Selon des informations diffusées sur les réseaux sociaux, certaines délégations seraient bloquées par les forces de l’ordre. Ils espèrent toujours obtenir l’autorisation du gouvernement égyptien pour marcher en direction de Rafah.