Prison à vie confirmée pour l'assassinat d'une fillette à Vuadens
La Cour d'appel pénal du Tribunal cantonal fribourgeois a rejeté I'appel de la prévenue et entièrement confirmé le jugement rendu par le Tribunal pénal de la Gruyère il y a 14 mois (archives).
Photo: KEYSTONE/ANTHONY ANEXLe Tribunal cantonal (TC) fribourgeois confirme la condamnation à la prison à vie pour assassinat de la femme de 28 ans prévenue de l'homicide d'une fillette de 2 ans et demi en novembre 2018 à Vuadens (FR). La défense demandait un acquittement au bénéfice du doute.
Dans son verdict rendu mardi, la Cour d'appel pénal du TC a donc rejeté I'appel de l'accusée, qui a continué à clamer son innocence, et entièrement appuyé le jugement rendu par le Tribunal pénal de la Gruyère en avril 2022. Le procès en appel s'est déroulé mercredi passé dans une salle comble et une atmosphère lourde.
Après analyse du dossier et l'examen des arguments soulevés, la Cour d'appel pénal dit avoir acquis 'la conviction que la prévenue est coupable des faits qui lui sont reprochés, à savoir d'avoir tué la fillette'. La thèse du huis clos n'est pas contestée, lit-on dans les considérants essentiels de l'arrêt.
Faisceau accablant
'Rien ne permet de retenir que l'accusée et son ex-compagnon, père de la victime, auraient agi ensemble ou de connivence, ni que celui-ci aurait lui-même porté atteinte à la vie de sa fille'. La mise en corrélation des preuves, qui constituent un faisceau d'indices 'accablant', permet d'établir que c'est bien elle qui a tué l'enfant.
Et ce malgré les dénégations de la prévenue. 'Aucun doute sérieux et insurmontable ne subsiste', commente encore la Cour d'appel pénal. Pour la qualification juridique, cette dernière a retenu non pas le meurtre, mais bel et bien l'assassinat.
L'accusée a tué I'enfant 'avec une absence particulière de scrupules, tant son mobile et son but que sa façon d'agir étant particulièrement odieux', selon les juges. La cour avance encore 'la brutalité, I'acharnement et la violence dont elle a fait preuve face à une petite fille vulnérable et sans défense'.
Besoin de réconfort
L'enfant 'avait seulement besoin de réconfort au milieu de la nuit', ont noté les juges. Quand elle a succombé à une strangulation, après avoir été frappée à une trentaine de reprises au moins, seule la jeune femme et son ex-compagnon, rentré tard après s’être produit comme DJ, se trouvaient au domicile que le couple partageait à Vuadens.
'Au vu de la faute extrêmement lourde, de son absence totale de scrupules pendant et après l'acte, de sa mauvaise collaboration à la procédure et de I'absence de circonstances atténuantes, force est de constater, avec les premiers juges, que la culpabilité de la prévenue est d'une si grave et rare intensité que seule une privation de liberté à vie doit être prononcée à titre de sanction.'
/ATS