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Swissmedic: « Le marché illégal s'adapte rapidement aux rumeurs »

03.11.2021 16h54

Swissmedic: "Le marché illégal s'adapte rapidement aux rumeurs"

Photo: KEYSTONE/AP/MIKE STEWART

Le marché des médicaments illégaux s'adapte rapidement aux rumeurs dans les médias. Après le battage autour de la chloroquine et de l'hydroxychloroquine l'an dernier, l'ivermectine arrive désormais en tête des importations illégales des produits contre le Covid-19.

Au total, 55 expéditions illégales contenant 14'500 unités de médicaments contre le coronavirus ont été découvertes entre mai et octobre, a indiqué mercredi à Keystone-ATS l'institut suisse des produits thérapeutiques Swissmedic. Ces produits ont été commandés par des particuliers à l'étranger et importés illégalement.

Quelque 93% de ces envois contenaient de l'ivermectine, un médicament utilisé dans certains pays contre les vers ronds, les sarcoptes (des acariens responsables de la gale), ou les poux. En Suisse, le produit n'est autorisé que pour les animaux.

Swissmedic 'ne dispose actuellement d'aucune preuve scientifique prouvant que le médicament puisse prévenir ou guérir de manière fiable une infection au Covid-19', prévient l'institut. Au contraire, toute personne prenant de l'ivermectine de manière incontrôlée met sa santé en danger.

Adaptation rapide

L'exemple de l'antidépresseur fluvoxamine montre la rapidité avec laquelle le marché des médicaments illégaux réagit aux informations des médias, relève par ailleurs Swissmedic. Depuis que la substance a été mentionnée en lien avec le coronavirus dans des articles fin octobre, les douanes ont intercepté la première importation de ce produit la semaine dernière.

Les importations de médicaments supposés lutter contre le coronavirus n'ont pas eu d'impact majeur sur les 4000 importations illégales recensées depuis mai. Swissmedic a néanmoins mis en garde mardi sur son site internet contre l'achat en ligne de médicaments non autorisés pour le traitement ou la prévention d'une infection par le Covid-19. Des fournisseurs douteux exploitent la peur de la maladie pour promouvoir des médicaments illégaux via des publicités, des courriels promotionnels, ou sur les réseaux sociaux.

/ATS