Un homme condamné à 12 ans de prison pour meurtre en Valais
Le vingtenaire qui avait tué un jeune de 22 ans avec un couteau en mars 2018 à la gare de Martigny (VS) a vu sa peine confirmée par le tribunal cantonal. Il écope ainsi de 12 ans de prison. Il ne devrait pas faire recours.
'Il est regrettable qu’un jeune homme de 18 ans (au moment des faits) se retrouve incarcéré pour plusieurs années, ce qui ne peut manquer d’avoir un impact important sur son départ dans sa vie d’adulte', indique le tribunal cantonal dans le jugement que l'agence de presse Keystone-ATS a pu consulter. Le prononcé de cette peine 'paraît néanmoins inévitable au vu de la lourde culpabilité du prévenu et de la menace qu’il représente pour l’ordre public'.
Le tribunal cantonal a suivi la première instance. 'Cette peine est très sévère en regard d'autres décisions rendues par la justice valaisanne', réagit Me Basile Couchepin, l'avocat de l'accusé. Selon lui, la cour a voulu en faire une peine exemplaire sur les combats de rue. Son client, qui est actuellement placé dans un établissement pour jeunes adultes du fait de son âge, 'ne devrait toutefois pas recourir au tribunal fédéral'.
Pour l'avocate de la famille de la victime, Sophie Haenni, la partie civile est 'très satisfaite de ce jugement. L'acte commis par le meurtrier était gratuit, puisqu'il n'y avait pas conflit entre lui et sa victime', ajoute-t-elle. L'attitude du jeune homme, qui avait déjà des antécédents avec la justice, pendant toute la procédure a sans doute joué un rôle dans le prononcé de ce verdict, estime également l'avocate.
Une fois sa peine purgée, le jeune homme sera expulsé de Suisse pour une durée de 10 ans. Ressortissant portugais, il était au bénéfice d'un permis B au moment des faits.
Deux lectures des faits
Les faits se sont produits le 16 mars 2018, peu avant 19h00. La victime se trouvait avec un groupe de personnes et une dispute a éclaté au sujet d'un morceau de haschisch. L'accusé, qui connaissait la victime, est intervenu. Après une dispute, il a donné un coup de couteau à la base du cou de son interlocuteur avant de prendre la fuite. La victime, arrivée d'Afrique en Suisse en 2006, est décédée d'un choc hémorragique.
'La responsabilité de l'accusé et pleine et entière. Il était capable d'apprécier ses actes au moment des faits. Il a agi avec un sang froid criminel hors du commun pour un mobile futile et déplorable', avait asséné en première instance la procureure Marie-Line Voirol Revaz. Son acte est 'intentionnel'. Il ne voulait pas se 'laisser marcher dessus' par la victime qui 'lui tenait tête. On tue pour un regard de travers, une déception, une frustration. C'est inacceptable!', avait-elle lancé.
La défense avait de son côté une tout autre lecture du dossier, et notamment des déclarations de certains témoins. Me Basile Couchepin avait rappelé lors du premier procès que son client n'avait pas été arrêté mais qu'il s'était rendu à la police le lendemain du drame. Il s'était attelé à démontrer dans quelle position se trouvait son client au moment des faits: acculé dans un espace restreint, contre une barrière donnant dans le vide face à la victime 'en position de combat' et ses amis derrière lui.
/ATS