Suisse

Un maigre bilan après 40 ans de Convention de Berne

01.06.2022 07h30

Un maigre bilan après 40 ans de Convention de Berne

La Suisse a notifié 37 zones protégées à la Convention de Berne, mais cela ne leur confère aucune protection supplémentaire, dénonce Birdlife. (photo symbolique)

Photo: Birdlife Schweiz

Après 40 ans de Convention de Berne pour la protection des espèces, la Suisse n'en fait pas assez. Elle ne respecte pas ses engagements internationaux et n'applique pas suffisamment ses propres stratégies et lois. C'est le bilan que dresse l'organisation Birdlife.

Actuellement, un tiers des espèces et la moitié des habitats sont menacés en Suisse. L'effondrement d'importants services écosystémiques menace. Birdlife Suisse reproche aux politiques d'avoir trop longtemps associé l'accord sur la conservation des espèces à la seule protection des grands prédateurs.

Il y a 40 ans, la Suisse était peut-être encore une élève modèle en matière de protection de la nature. Aujourd'hui, elle est à la traîne, reproche l'organisation. Celle-ci précise que l'objectif de la convention, signée il y a 43 ans à l'Hôtel de ville de Berne et entrée en vigueur le 1er juin 1982, est de préserver toutes les plantes et tous les animaux sauvages.

La Suisse a respecté le moins de mesures de la convention. Ainsi, la convention recommande depuis 2004 d'interdire les types de pylônes électriques les plus dangereux, qui électrocutent les espèces d'oiseaux menacées. En Suisse, une réglementation est bloquée depuis des années au Conseil fédéral.

En queue de peloton

Selon Birdlife, le retard est particulièrement important en ce qui concerne les zones protégées. Depuis 1989, la Suisse devrait travailler au réseau européen des zones protégées. En France, ces zones protégées occupent 13% des surfaces, en Autriche et en Allemagne 15% et en Italie 19%.

En Suisse, ce chiffre n'est que de 1,6%, ce qui place le pays en queue de peloton européen. La Confédération, quant à elle, indique que 13,4% du territoire national est protégé sous la désignation 'surfaces désignées pour la biodiversité'. Selon Birdlife, ce chiffre est faux.

Un calcul correct aboutit à un peu moins de 10%, mais cela inclut aussi des surfaces de 4% faiblement protégées, comme les districts francs. En ajoutant simplement aux zones protégées d'autres zones non protégées à long terme, la Confédération n'aide pas la nature.

/ATS