Suisse

Un parlementaire remet en question l'évacuation du Palais fédéral

15.02.2023 06h51

Un parlementaire remet en question l'évacuation du Palais fédéral

Plusieurs rues autour du Palais fédéral ont été bouclées mardi après-midi. L'intervention des forces de l'ordre a pris fin peu avant 19h00.

Photo: KEYSTONE/Manuel Lopez

La police 'n'aurait pas envoyé des personnes à l'extérieur, s'il y avait eu un danger', a déclaré mercredi le porte-parole du Conseil fédéral au lendemain de l'évacuation du Palais fédéral. Celle-ci a été critiquée par des parlementaires.

Au lendemain de l'évacuation du Palais fédéral mardi vers 14h00 à cause d'un individu menaçant interpellé alors qu'il voulait pénétrer dans le bâtiment, le Conseil fédéral estime que l'évacuation des bâtiments administratifs devrait être évaluée et adaptée si nécessaire. Il entend se pencher sur la question, a déclaré devant les médias son porte-parole André Simonazzi.

Le gouvernement ne s'est pas encore emparé de la thématique. 'Mais il a été évoqué qu'on tirerait les enseignements de cet événement', a-t-il précisé, se voulant rassurant. L'évacuation des bâtiments ouest s'est effectuée conformément aux exercices. L'alarme a été donnée. Les personnes se sont rassemblées à un endroit donné, sans être entravées dans leur sortie.

Et André Simonnazzi d'ajouter: les polices fédérale et cantonale bernoise ont effectué une analyse de la situation et pris des décisions en fonction. 'Elles n'auraient pas envoyé des personnes à l'extérieur s'il y avait eu un danger.'

Revenant sur les critiques formulées par certains parlementaires, il a encore rappelé que les responsables et les protocoles d'évacuation ne sont pas les mêmes pour le Parlement et les bâtiments fédéraux.

'Idéal pour une attaque'

Quand l'alerte a été donnée mardi vers 14h00, le Palais fédéral a été évacué. Le personnel de l'administration (dans les ailes est et ouest) ainsi que plusieurs parlementaires et conseillers fédéraux (dans le corps central) étaient présents à ce moment-là, notamment réunis en séances de commissions.

Le système d'évacuation est à revoir au Palais fédéral, a déclaré le conseiller aux Etats Andrea Caroni (PLR/AR) à la RTS. Jugeant la situation 'bizarre', il a ajouté que 'cela aurait été le scénario idéal pour une attaque sur tous les membres présents', assure-t-il.

'Je dois avouer ne pas avoir compris le système d'évacuation, comme d'ailleurs tous mes collègues', a-t-il réagi au micro de la RTS. Au moment d'évacuer, 'les portes ne nous laissaient sortir qu'individuellement, donc de manière très très lente, et quand tout le monde était dehors, on s'est réuni sur la place tous ensemble sans aucune protection'.

Débriefing

Les forces de l'ordre vont elles aussi se pencher sur la question. Chaque intervention fait l'objet d'un débriefing, a fait savoir mercredi l'Office fédéral de la police (Fedpol) dont dépend le Service de sécurité qui contrôle l'accès au Palais fédéral. Les leçons à tirer de cette expérience y seront discutées; actuellement, il est trop tôt pour parler des conséquences possibles, a précisé mercredi à Keystone-ATS Berina Repesa, porte-parole de Fedpol.

Les plans d'évacuation, dont les détails exacts ne sont pas communiqués pour des raisons de sécurité, ont été élaborés par les Services du Parlement en collaboration avec Fedpol et d'autres experts. Des exercices sont régulièrement organisés, y compris avec les membres du Conseil national et du Conseil des Etats. Pour les ailes est et ouest, ce sont respectivement le Département fédéral de la protection de la population et des sports ainsi que la Chancellerie qui sont responsables du concept d'évacuation.

Perquisition

Le responsable de toute cette agitation est pour sa part l'objet d'une procédure pénale pour un possible usage d'explosif. Des traces d'explosif avaient été trouvées sur ce Valaisan lors de son arrestation.

Une perquisition a eu lieu au domicile du suspect en Valais, a indiqué mercredi le MPC à l'agence de presse Keystone-ATS. Dans le cadre de ses investigations, le MPC collabore avec l'Office fédéral de la police (Fedpol) ainsi qu'avec les polices cantonales du Valais et de Berne.

Les enquêteurs ont également mené des auditions dans l'entourage du suspect. Selon le MPC, des investigations sont en cours sur l'état de santé physique et mentale de la personne arrêtée, qui a été placée en détention provisoire. Comme toujours, la présomption d'innocence s'applique, rappelle le MPC.

L'enquête est revenue à ce dernier dès lors que les délits aux explosifs sont légalement de sa compétence. Si des traces d'explosif ont été trouvées, l'homme ne détenait ni arme ni engin explosif au moment de son interpellation, sans opposition, alors qu'il voulait pénétrer dans le Palais fédéral par son entrée sud. Un véhicule lui appartenant était en outre parqué sur la Place fédérale et a dû être contrôlé par un démineur et un robot.

/ATS