Vaccination des moins de 12 ans: la question reste ouverte
Une étude internationale souligne que le rapport entre les risques et les bénéfices de la vaccination contre le Covid-19 chez les enfants de moins de 12 ans est plus complexe que chez les adultes. La question reste ouverte sur le plan scientifique.
Le panel international d'experts en vaccin pédiatrique, venant de l'Université de Fribourg et du Murdoch Children’s Research Institute (MCRI) de Melbourne, se positionne ni contre ni en faveur de la vaccination, mais met en exergue certains points sensibles. Il souligne la complexité des décisions en matière de vaccination des moins de 12 ans, peut-on lire dans le communiqué diffusé jeudi.
Pour Nigel Curtis, professeur au MCRI, le rapport entre les risques et les bénéfices apparaît moins évident chez les enfants que chez les adultes. Il observe aussi que les effets de la vaccination et de la maladie restent moins bien connus pour cette tranche d’âge.
'Il manque encore des données solides pour être certain que les avantages de la vaccination chez les enfants de moins de 12 ans surpassent les risques éventuels. Un essai de phase 2 sur 2500 enfants âgés de 5 à 12 ans suggère que les vaccins à ARN messager sont sûrs, bien tolérés et produisent une forte réponse immunitaire', ont déclaré les auteurs de l'étude.
Une seule dose?
Des résultats du même essai sur des enfants de moins de 5 ans sont attendus pour la fin de l’année. De son côté, la Food and Drug Administration (FDA) américaine a récemment recommandé les vaccins Pfizer pour les enfants de 5 à 11 ans. En Suisse, les autorités semblent vouloir attendre plus de données de sécurité avant de donner leur feu vert.
Ce qui plaide en faveur de la vaccination, est de protéger des conséquences d'un Covid long et 'dans de rares cas, du syndrome inflammatoire multisystémique', a expliqué la docteure Petra Zimmermann de l’Université de Fribourg. Vacciner les enfants pourrait par ailleurs permettre de s’épargner les quarantaines, les mesures de confinement, les tests répétés et les fermetures d’écoles.
Ce qui pousse à la prudence face à la vaccination enfantine est que l'étude a montré que le Covid demeure une maladie sans gravité pour les enfants. L'option de ne pas vacciner les moins de 12 ans permettrait non seulement d’éviter les rares effets secondaires des vaccins, mais contribuerait aussi à améliorer l’approvisionnement du vaccin dans le monde.
Pour les auteurs de l'étude, le seuil pour vacciner les moins de 12 ans pourrait être plus vite franchi dans les pays défavorisés, car le Covid y est plus sévère chez les enfants en raison de maladies sous-jacentes plus fréquentes. Une seule dose ou une dose réduite de vaccin pourrait être aussi une option, notamment pour diminuer le risque, par ailleurs faible, de myocardite induite par la seconde dose de vaccin à ARN messager.
/ATS