10 ans après, l'assassinat d'Adeline influence toujours la justice genevoise
Il y a 10 ans, la socio-thérapeute Adeline était égorgée par un prisonnier, Fabrice A, pendant une sortie autorisée. Ce drame a ébranlé le canton; il a eu des répercussions sur l’accompagnement des détenus à commencer par la fermeture de la Pâquerette, le centre où Fabrice A. était pris en charge.
Le 12 septembre 2013, l’assassinat d’Adeline représente un séisme institutionnel à Genève. Le Conseil d’État présente ses excuses et quelques mois plus tard, le centre de réinsertion de la Pâquerette ferme ses portes: c’est là que Fabrice A. était interné. 10 ans après, certains regrettent cette décision: «On a oublié les bienfaits de la Pâquerette. On pensait que tout le concept était mauvais, on a d’une certaine manière jeté le bébé avec l’eau du bain et maintenant, on a beaucoup de difficultés à recréer quelque chose qui s’approche de cette institution. Et pourtant c’est absolument nécessaire d’avoir des possibilités de réinsertion avec un bon cadre» déplore le Pr Hans Wolff, médecin-chef au Service de médecine pénitentiaire des HUG.
un avant et un après Adeline
L’assassinat d’Adeline impacte aujourd’hui encore le travail des avocats, dont Maître Robert Assaël: «L’évolution est drastique, il y a eu un avant le drame d’Adeline, et un après. Aujourd’hui il est plus difficile d’obtenir des sorties, accompagnées dans un premier temps, non-accompagnées après. C’est la même chose pour la libération conditionnelle: tout gravite autour de la dangerosité et les institutions ont tendance à tomber dans le tout sécuritaire» souligne l’avocat.
10 ans plus tard, pas de doute: l’assassinat d’Adeline par Fabrice A. continue d’influencer la justice genevoise et le suivi des détenus.