Philippe Poutou, chanson populaire

Ancien ouvrier, syndicaliste, aujourd’hui demandeur d’emploi et conseiller municipal à Bordeaux (F), Philippe Poutou est candidat à l’élection présidentielle française. Il nous présente sa vision du travail, du patronat, raconte ses précédentes candidatures, ainsi que son enfance.

Avec le NPA, c’est la troisième fois qu’il se présente à l’élection présidentielle française. Pourtant, quelques mois en arrière, il ne le voulait pas. «Ça commence à faire beaucoup, reconnaît-il. On voulait présenter une camarade. Or, on a un souci: dans la campagne, avant d’être candidat, il faut 500 parrainages de maires. C’est très compliqué à obtenir, car nous n’avons pas d’élus. Avec mon nom, ce que l’on a calculé, c’était plus facile pour nous. Il a fallu discuter avec moi, et j’ai accepté, en râlant un peu. Mais on a envie d’être là et de représenter ce que l’on fait au quotidien».

Une de ses propositions est de passer le temps de travail à 32 heures semaines. «On considère qu’il y a une capacité de production qui permet de travailler moins longtemps. C’est tout ça qu’il faudrait rééquilibrer. Nous, on milite sans compter. Dans les associations et les syndicats, les gens ne comptent pas leurs heures.»

C’est un des paradoxes de Philippe Poutou. En 2017, alors candidat à la présidence de la république, il était devenu un mème sur internet. Si parfois son nom était moqué, Philippe Poutou assure que ça ne l’a pas marqué. «J’ai été moqué durant mon enfance avec ça). À l’inverse, lors du dernier grand débat, il était venu en t-shirt. «L’habit ne fait pas le moine. On a chez nous des camarades qui portent le costume. Quand je mets le t-shirt, c’est parce que c’est ce que je mets d’habitude. Ce qui est intéressant, lors d’un débat, c'est que ça fasse réagir comme ça. Ça révèle un mépris social. Certains ont même dit que j’étais en pyjama!»

Enfance modeste, fils de postier et d’une mère en foyer, Philippe Poutou raconte que ses jeunes années se sont déroulées «sans problème». Non diplômé, il dit «ne pas avoir aucun souci avec ça».