Genève

Procès Maudet: ce qu'il faut retenir des motivations de la présidente du tribunal

12.01.2022 11h57 Julie Zaugg

Maudet Maudet

Le jugement acquittant Pierre Maudet est tombé ce mardi 11 janvier au matin. Long de 90 pages, nous l'avons consulté.

C'est un véritable changement de paradigme comparé au premier volet de l'affaire. Pour rappel l'enjeu de cette affaire tournait autour de «qui» a octroyé l'avantage et «qui» a décidé d'aller sur place. La première thèse, soutenue par l'accusation et retenue en première affaire, désignait les hommes d'affaires Antoine Daher et Magid Khoury, qui ont été actifs dans l'organisation du voyage à Abou Dabi. Tous les protagonistes avaient été condamnés et avaient écopé de peines pécuniaires avec sursis.

Pourtant, une autre thèse s'y oppose: l'idée, ici, serait d'affirmer que l'invitation a été lancée par la couronne Émiratie. Et dans cette invitation, pas d'autre intention que celle d'inviter une personnalité parmi tant d'autres à un évènement promotionnel pour les Émirats. Le doute profite alors quant à l'implication de Daher et Khoury, ils ne seraient plus les octroyants de base.

Nouveau chapitre

La Chambre pénale d'appel et de révision admet ainsi l'acceptation d'un avantage indu à Pierre Maudet et Patrick Baud-Lavigne, son bras droit à l'époque, sans pour autant le leur reprocher pénalement. C'est un jugement qui vient casser la décision de première instance. Désormais, seul Patrick Baud-Lavigne écope d'une condamnation à 90 jours-amende avec sursis pour «violation du secret de fonction et d'instigation à abus d'autorité» dans le volet de l'ouverture accélérée d'un bar. Mais ça, c'est un autre chapitre.

Pourtant, il est peu sûr que nous soyons en train d'assister à l'épilogue de l'affaire Maudet. Cette dernière pourrait se poursuivre au tribunal fédéral, car il est fort probable que le ministère public lance un recours: il a 30 jours pour le faire.