Le procureur général Olivier Jornot traverse une période compliquée
Au lendemain de l’acquittement de Pierre Maudet et de tous les prévenus dans l’affaire du voyage à Abou Dabi, les projecteurs se braquent sur le ministère public qui essuie à nouveau un revers de taille. L’image du procureur général Olivier Jornot en prend un coup.
En 2018, dès l’éclatement de l’affaire Maudet, le procureur général était au faîte de son autorité. On parlait alors d’homme fort, de shérif de la République. Un homme craint, en témoigne sa réélection récente tacite, faute d’adversaire assez courageux pour l’affronter dans les urnes. Mais aujourd’hui, le chevalier blanc est tombé de son cheval.
Il y a bien sûr le dossier Maudet, dont le Tribunal a hier acquitté tout le monde en deuxième instance. Claque évidente.
Plus récemment, le cas Simon Brandt, élu PLR blanchit d’accusations de violations de secret de fonction. Elles avaient donné lieu à une arrestation disproportionnée, des fouilles intrusives, un abus de pouvoir qualifié par la justice. Et puis, les procédures ouvertes contre les magistrats de la ville en marge du scandale des notes de frais: classée. Les soupçons de financement illégal de la campagne de Serge Dal Busco: classés eux aussi. À la clé, des centaines de milliers de francs dépensés en procédures et indemnisations.
Un procureur affaibli
Bien sûr, on doit se réjouir que le ministère public fasse son travail et instruise des affaires sensibles liées à nos dirigeants politiques sur la base de soupçons fondés. Il en va de la santé de notre démocratie. En revanche, on peut s’interroger sur l’usage des trompettes pour la mise en accusation versus le silence assourdissant lorsque ces mêmes accusations font pschit.
Olivier Jornot, dont la Confédération n’a pas voulu comme procureur général, et qui vient de perdre son premier procureur, Stéphane Grodecki, retourné à ses premièrs amours en tant qu’avocat dans le privé. Bref, à l’aube de cette année 2022, Olivier Jornot est affaibli, les fronts contre lui s’ouvrent de toutes parts. Qu’il rende des comptes n’est, ce soir, plus un sujet tabou.