Les nudges: petites modifications pour grands changements
UNIGE
Connaissez-vous les «nudges», ou «coup de coude» en français? Ce sont des modifications de notre environnement qui visent à favoriser des changements dans nos comportements, tout en préservant notre liberté de choix. Ce phénomène est étudié depuis un peu plus de dix ans. Et une équipe scientifique de l’Université de Genève vient de prouver son efficacité.
Des petits aménagements qui encouragent les bons comportements, c’est le pari de l’Université de Genève. L’institution utilise un nudge pour inciter au recyclage: «Ces lignes au sol peuvent être interprétées comme un nudge, parce que ça indique où se trouve la station de recyclage. Mais en plus de la signalisation, ça va aussi amorcer votre intention d’être une personne écoresponsable qui recycle autant que possible», explique Tobias Brosch, Professeur en psychologie du développement durable à l’Université de Genève.
Des choix influencés par l’environnement
La théorie du nudge part du principe que nos choix sont influencés par notre environnement. Pour la vérifier, le Professeur Brosch et son équipe ont analysé 200 articles scientifiques sur le sujet. Ils sont arrivés à la conclusion que cette stratégie est bel et bien efficace. Ils ont aussi constaté que les nudges ciblent certaines barrières psychologiques, comme par exemple un manque d’information, de temps, ou d’autodiscipline. Le but des nudges est donc de surmonter ces barrières, pour permettre un meilleur comportement.
Information, structure, et engagement
Lors de leurs analyses, les chercheurs ont classé les nudges en trois groupes: information, structure, et engagement. Dans le premier ensemble, ils ont réuni les interventions dont l’objectif est d’informer les individus pour les motiver à faire certains choix, comme par exemple des labels et des étiquetages de type «nutri-score» que l’on trouve sur certains produits alimentaires. Dans le second ensemble, ils ont regroupé les techniques portant sur la structure d’un environnement, notamment la mise en avant de certains plats dans une cafétéria. Dans le troisième ensemble, ils ont classé les nudges impliquant une forme d’engagement, comme dans le cas d’une personne qui cesse de fumer et en avertit son entourage.
À chaque groupe sa stratégie
Chacune de ces catégories correspond à une stratégie différente, comme l’explique Tobias Brosch: «On peut par exemple fournir de l’information bien ciblée, on peut réorganiser l’environnement dans lequel les décisions sont prises, ou on peut fournir des outils pour aider l’autocontrôle des individus». Selon l’étude menée par le Professeur Brosch et son équipe, les nudges sont particulièrement efficaces dans les domaines de l’alimentation, la santé, la finance ou la consommation d’énergie.